Groupe italien fondé en 2011, Sharks in your mouth s’était fait connaitre sur youtube par ses reprises d’Eminem et de Linkin Park. Trois ans après son premier opus « Promises », il revient avec un album entièrement auto-produit : Sacrilegious, basé autour du thème des dérives sectaires et plus particulièrement à propos de la secte « First Order », présente en Italie à la fin du XVIIIème siècle. Désirant décider de l’avenir de l’humanité, elle s’était rendue reconnaissable par les larmes noires que ses adeptes traçaient sur les visages de leurs victimes. On les retrouve peintes sur les visages du groupe aujourd’hui, comme un hommage. Black tears est d’ailleurs le titre d’ouverture instrumental de cet album.
Le titre The Covenant est marqué des rythmes incessants tout au long de la chanson, fournissant ainsi le cœur du morceau, qui comporte une part symphonique discrète mais omniprésente. Le chant est parfaitement maitrisé, entre growls et chant clair. Le refrain revient d’ailleurs dans le dernier morceau de l’album The Fall (The Covenant Pt.2). Commençant par une ouverture douce réservée aux percussions, la chanson titre Sacrilegious permet de créer un son rugissant, avec notamment quelques impressionnants riffs. Et toujours cette petite ligne de chant bien placée qui fait que le morceau reste bien en tête. Quand on écoute Dethroned, on arrive au bout de quarante secondes dans un fantastique solo de guitare d’une demi-minute du musicien invité Gottardi. Le vocaliste Pali expose pleinement son talent sur ce morceau que le groupe reconnait comme son titre le plus expérimental. Le dernier chœur et le dernier vers, où voix claire et chant guttural peuvent être entendus simultanément, enveloppent le tout de manière cohérente et puissante. S’ensuit le morceau Sinner qui, encore une fois, démontre les qualités des musiciens du groupe : pas le temps de penser à autre chose en écoutant ce morceau. L’intro de R.I.P. fait beaucoup penser à What I’ve done de Linkin Park mais se révèle progressivement comme la chanson la plus sinistre de l’album. Les paroles suggèrent qu’il s’agit du point de vue du First Order : « Drink your tears, you’re not going anywhere / Say your prayer, save your soul cause your body will stay here with me / Let me in / Let me in and feel the steel on your skin / Drink your tears and pray ». Le travail de basse de Dydo Nardelli sur As Above, So Below est particulièrement puissant, dominant le morceau de manière écrasante. C’est certainement le plus heavy de l’album. Le chant mélodique de This Is Gonna Hurt est certainement un point fort. Se détachant un peu du concept de l’album, ce morceau a pour sujet l’autodestruction et la dépression. Marked, qui traite des abus psychologiques et physiques, est également un morceau à part sur cet album. Les mélodies sont extrêmement accrocheuses et les voix claires très réussies. Sa sortie est une excellente transition vers Curtains, d’une durée de quelques secondes seulement, qui sert de reprise de The Covenant et d’introduction à la piste finale, Fall (The Covenant Part II), assez similaire au premier titre de l’album, avec une partie orchestrale au milieu de la chanson qui confère à ce dernier chapitre une impression épique et grandiose.
Difficile de catégoriser cet album, mais Sharks in your mouth affine son propre style, enrichi d’orchestrations et d’arrangements en tous genres. Son objectif est clairement de sortir du tas fourre-tout metalcore djent metal, et de se rendre plus accessible, afin de réussir à sortir des frontières italiennes.
Sharks in your mouth :
Andrea « Andy » Pali (voix), Daniele « Bobo » Monaldi (guitares) ; Valerio «Vaela » Quirini (lead guitars) Diego « Dydo » Nardelli (basse) ; Enrico « Enry » Rivetti (batterie)
Mon top 3 : This is gonna hurt ; The Fall (The Covenant Pt 2) ; Sinner
Le site : https://sharksinyourmouth.com/home
xila