L.A GUNS Renegades

Frontiers Music


 

 

J’affectionne particulièrement les trois premiers albums des flingues de Los Angeles, mais il faut avouer que, depuis bientôt trente ans, c’est un peu casse boîtes et fête foraine. Des dizaines de formations différentes dont deux qui coexistent en fonction des humeurs des différents fondateurs du groupe, Tracii Guns (Guitare) d’un côté, et Phil Lewis (Chant) de l’autre. Tout cela agrémenté de séparations, de reformations, de déformations et d’un nombre incalculable de musiciens qui passent et trépassent pour dégainer leurs colts.

2017, les deux frères ennemis se retrouvent, laissant sur la route le batteur Steve Riley qui a toujours été aux côtés de Lewis malgré vents et marées. Celui-ci, qui détient 50% des droits du nom du groupe (Difficile d’ailleurs de comprendre cette subtilité, puisqu’il ne joue pas sur le premier album), ne se démonte pas et perpétue la tradition d’un nom deux groupes en rappelant Kelly Nickels (Bassiste fondateur qui joue sur les quatre premiers albums et est aussi le neveu de notre Pierre Perret national, si si, tout est vrai).

Les deux compères se retrouvent donc après plus de vingt-cinq ans et recrutent Kurt Frohlich à la guitare et au chant et Scott Griffin à la guitare pour remplacer Lewis et Guns. C’est bon, tout le monde a suivi ? C’est un joyeux bordel égocentré quand même, tout ça ! Pour ma part, j’ai tout de même continué à suivre de près ou de loin les différentes productions allant du bon au moins bon, dont notamment celle de 2017. C’est donc avec un peu de réticence que j’aborde cette version de L.A Guns Riley/Nickels, surtout que tout ce beau monde ne se gêne pas pour se démonter sévère par presse interposée. Que reste-t-il de la musique dans tout ça ?

Je dois le dire, ç’aurait été une erreur de ne pas écouter ce « Renegades » qui aurait pu faire partie de mon Top 6 d’Ultrarock 2020 si le timing avait coïncidé. Franchement, l’album tient la route et la seule erreur de goût, à mon sens, est d’avoir entretenu cette guerre fratricide en gardant le même nom. Les dix titres sont bons, bien produits et carrément bien interprétés. Alors oui, les gars se sont sentis obligés de se plonger dans le passé pour le raviver, justement, et les petits nouveaux de singer par moments. Sur « Crawl », qui ouvre l’album, on a l’impression que c’est Lewis et Guns qui jouent. Mais ça serait dommage de s’arrêter à cette réalité puisque « Renegades » dégage une sacrée bonne énergie communicative et des éléments non exclusivement typés L.A Guns et résolument modernes. On se surprend à y trouver d’autres influences, « Why ask Why » (Medication), « Would » (Alice In Chains) ou le très Beatles « You can’t walk away ». A vrai dire, cet album est bien meilleur, et de loin, que le dernier L.A Guns version Guns/Lewis, « The devil you know », sorti en 2019, dont la production est juste innommable.

Riley et Nickels, avec leurs deux nouveaux acolytes, réussissent le défi d’allier passé et futur et donc d’entrevoir un avenir. A moins que les égos repointent le bout de leurs nez pour offrir une vraie réunion sous un seul nom. En ce qui me concerne, la réticence de départ a été balayée par la qualité d’écriture de « Renegades » même si, sur le papier, ça n’était pas gagné d’avance.

Et même si c’est difficile à avouer, cet album est le meilleur album sorti sous le nom L.A Guns depuis « Hollywood Vampires « (1991). Ainsi, je réitère mon sentiment premier, il aurait gagné en tous points à sortir sous un autre nom.

Mon Top 3 : Lost Boys, Would, All That you are

Le site : https://fr-fr.facebook.com/KellyNickelsOfficial/

Vic De Sable



 

 
 
 
 

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