PENDRAGON Love Over Fear

Toff Records

 

 

Après quelques chroniques de la violence, je vous propose un peu de volupté dans votre tasse de douceur, accompagnée de sa dose de calme et d’une pointe de tranquillité. On va écouter du rock progressif avec une majorité de titres au tempo plutôt lent, aux mélodies mélancoliques et lancinantes, tantôt tristes, tantôt légères. Mais rien de heavy, même si j'ai pu entendre que Pendragon avait eu une période un peu plus heavy old school, ici il n'en est rien, on est dans le pur prog aérien.

Le prog, je suis client. Pour moi, le meilleur groupe du monde c'est PINK FLOYD (aucun débat possible EVIDEMMENT). À l'autre bout du spectre, le métal prog a également mes faveurs (TOOL). PENDRAGON, avec ce Love Over Fear, en tout cas, c'est du prog léger, un peu comme du GENESIS à l'ancienne, ou du BARCLAY JAMES HARVEST. Autrement dit, ce que mon père appelle le "rock planant de quand il était jeune" (avant un paquet de guerres mondiales quoi). Rien d'étonnant quand on parle d'un goupe de quarante ans d'existence (1978) et quasiment une sortie tous les deux/trois ans depuis, que ce soit EPs, albums ou lives.

Ce côté prolifique et généreux se retrouve sur cet album : dix titres, soixante-quatre minutes, vous avez votre heure de méditation tranquille. Les mélodies sont extrêmement fignolées, le chant est superbe, tout en justesse et retenue, les styles suffisamment variés. Le titre d'ouverture "Everything" fait prog à l'ancienne avec son intro à l'orgue, ses chants en choeur, son solo, on est bien dedans. D'autres tirent plus sur un côté jazz voire soul avec le duo piano et chant ("Whirlwind"), et certains sont plus sur un aspect folk/trad, comme "360 Degrees", avec son ukulélé et ses violons. Et vous avez vos grandes envolées lyriques de guitare sur "Soul and the Sea" ou "Eternal Light". Sans oublier "Water", quintessence de l'album. Allez, il y a bien "Who Really Are We ?" qui est légèrement plus heavy.

Alors, pourquoi je suis frustré malgré toute cette richesse ? Peut-être la redondance thématique. Tout l'album, à une exception près, respire la mélancolie, la nostalgie... C'est beau mais un peu tristoune, même si je suis complètement client du principe "Love over Fear", faites confiance plutôt que craindre pour avancer plus vite, en tant que bobo gauchiasse, ça me parle. Un peu plus de variétés, j'aurais pas dit non. Indépendamment, chaque titre est une belle pièce. Le souci de cette uniformité, c'est qu'il est difficile pour ces titres de sortir du lot. Il m'a fallu quasiment doubler mon nombre d'écoute habituel pour que je puisse en dégager une impression générale. C'est certes la preuve de sa richesse, mais aussi une identité peut-être pas assez marquée ENTRE chaque morceau. L'impression qui me reste, c'est que ça aurait pu être bien meilleur en explorant plus de variété. Sinon, on vous propose l'album en version acoustique (j'aime moins) et même en version instrumentale. Je trouve que ça n'apporte pas grand-chose mais, après tout, ils n'étaient pas obligés de le proposer, si ça peut intéresser, pourquoi pas.

Au final, un bon disque pour écouter du prog "à l'ancienne", mais pas LE disque que j'écouterai en boucle. Faudra que je me penche sur le reste de leur discographie, ceci dit, cet album était assez intéressant pour éveiller ma curiosité.

Le site : http://www.pendragon.mu/

Romain Tortevoix


 

 

 
 
 
 

Copyright © 2011
All Rights Reserved · Essgraphics