CHRONIQUES      INTERVIEWS      LIVE REPORTS        AGENDA       EMISSION

    
c   h   r  o   n   i   q   u   e   s
 

 
POPPY I Disagree
Sumerian Records

Attention O.V.N.I. !

Le parcours de Poppy est particulier et plutôt semé d’embûches. Jugez-en plutôt : cela commence par une première partie de carrière Pop acidulée, habilement menée par un pygmalion au final peu recommandable, nous le verrons plus bas. Ensuite, ce qui attire l’attention sur Poppy n’a finalement rien de musical, ce sont de petites vidéos pour le moins étranges et dérangeantes, la plus connue d’entre elles en est à plus de 23 millions de vues (elle y prononce son nom pendant dix minutes !). Des prises de paroles minimalistes, des attitudes figées, une voix trop douce pour être honnête, autour du personnage est développé un environnement atypique, intrigant et mystérieux, de plus en plus sombre, et somme toute habilement pensé.

Pourtant, en 2019, par le biais d'un message sur Twitter, Poppy surprend tout le monde en se séparant de son partenaire/mentor, dévoilant par là même leur relation toxique et conflictuelle. On croyait Poppy manipulée ou prisonnière, c'était en partie vrai.

Hop ! Libérée, délivrée, voici son nouvel album au message très clair : "I Disagree".
Vous pensez bien qu’une chronique dans nos pages ne se justifie que par une bonne dose de brutalité et d’énergie, même ponctuelle ou épisodique. Il ne manque d'ailleurs plus qu'un peu de neige pour qu'Abbath et compagnie n'en valident l'artwork.
Attention tout de même, cet album original est très riche en grands écarts de styles dignes de gymnastes soviétiques, il nécessite une bonne ouverture d'esprit.

Poppy agrémente ses dix nouveaux titres d'ingrédients alternatifs : sons indus (Anything Like me), dub core (Bloodmoney), guitares neo metal, chants masculins (Fill The Crown), multiplie les ambiances barrées (Concrete), perchées (Bite Your Teeth, Bloodmoney), des cavalcades made in Japan (Concrete, encore). On peut y entendre de belles influences, The Beatles, Queen mais aussi des blasts, des guiatres sous accordées, des soli très techniques. La production est cohérente, le son sait être gros quand il faut !
Bon, il y a tout de même quelques douceurs un peu trop sucrées (Sick Of The Gun, Nothing I Feed).
Chaque titre est un mélange du meilleur de la pop, de l'electro et d'une bonne dose de Metal. Pour peu que la voix fine ne vous rebute pas et c'est gagné, un peu comme un de ces jeux à gratter, sous la surface se trouve (peut-être) la richesse. Cherry on the cake, dans cet univers psychotique et bipolaire, les paroles sont parfois glauques et malsaines : "Enterre moi à six pieds de profondeur, et recouvre moi d'asphalte", pas vraiment recommandable.

Si Poppy affirme que la Pop actuelle est morte et que tout s'y ressemble, sa revisite plutôt savoureuse est digne de ces trompe-l’œil des émissions populaires culinaires. Quand il fonctionne, le métissage des genres tire la musique vers le haut, apporte fraîcheur, innovation et renouveau. C'est le cas ici. Comme un ticket de jeu à gratter, sous la surface; la richesse (ou pas, c'est à vous de décider).

En conclusion, cet album peut se ranger fièrement avec ceux de In This Moment, Baby Metal, ou encore Rob Zombie, Marilyn Manson et … Mika, Britney Spears (rigolez pas, je sais qu’il y a des gros fans chez les métalleux, si si : j'ai des dossiers).

Le site : https://www.impoppy.com/

M@x Born

  © essgraphics 2011