GHOST BATH Self Loather
Nuclear Blast Records
Ghost Bath est un groupe se revendiquant appartenir du courant DSBM – Depressive Suicidal Black Metal. Issu droit du Dakota du Nord, le groupe a, jusqu’alors, sorti quatre albums. Self Loather est le dernier volet de la trilogie composée de Moonlover en 2015 et de Starmourner en 2017. La tête pensante du groupe, c’est Dennis Mikula, alias Nameless, qui reconnait que ce nouvel opus propose un changement important par rapport aux précédents : ce n’est plus lui qui a écrit et composé l’intégralité des titres. L’autre modification importante à noter : un changement de style vocal, s’éloignant des geignements des précédents albums, proposant une variété de techniques vocales. Descendant très bas et hurlant comme jamais, Mikula passe en force et pousse encore plus loin ses maitrises vocales. Une nouvelle expérimentation pour le groupe qui voulait manifestement se démarquer de ses œuvres précédentes.
Quand on commence à écouter l’album, on sait d’emblée qu’on ne va pas rester dans notre zone de confort. Une ambiance lugubre, tournant autour du concept de la haine de soi et d’une misanthropie notoire, donnant le cadre à l’album.
Lorsque sonnent les premières notes du premier titre Convince Me to Bleed, l’auditeur est assailli par leur violence qui donne le ton. L’objectif est effectivement de réussir à faire ressentir quelque chose, même si c’est sombre et que cela fait émerger des sentiments pas joyeux – c’est le moins que l’on puisse dire. On peut entendre, sur le deuxième titre, Hide from the Sun, CJ McMahon (vocaliste de Thy Art Is Murder) qui offre sa texture vocale au groupe sans pour autant prendre l’ascendant. On peut en effet trouver dans ce titre tout ce que décrit son titre : des riffs de guitare entêtants, un chant caverneux, donnant vraiment l’envie de se cacher là où ne pénètre pas la lumière. Une mélodie triste au piano termine le morceau.
Shrines of Bones commence dans l’agressivité, passant soudain dans une atmosphère presque sereine, dans tous les cas qui se veut faussement envoûtante. Ensuite, on peut entendre ce qui est sans doute le plus lourd, le plus pesant morceau de l’album, Sanguine Mask, avec ses riffs et le chant caverneux, encore une fois. Le morceau prouve néanmoins les dires de Mikula : ses musiciens ne sont pas venus là pour faire de la figuration. Soli de guitares bien sentis, rythmes bien posés qui donnent une véritable ambiance au morceau. De même pour le titre suivant, A Crystal Lattice.
Quand commence Sinew And Vein, on ressent de par le rythme lent et le chant plus plaintif, une volonté d’exprimer une forme de dépression, qui serait par sa définition même douloureuse et envahissante. A l’écoute, tout le morceau est à cette image, sombre et triste. Cependant, Mikula varie sa palette vocale, réussissant à encore rajouter de la noirceur à l’ensemble.
Le morceau suivant, I Hope Death Finds Me Well est un instrumental au piano, une sorte de pause avant d’entamer la suite de l’album. Le titre reflète la tristesse de la mélodie, mettant l’auditeur dans une position d’incertitude (que vais-je bien pouvoir écouter ensuite ?).
For It Is A Veil commence avec une orchestration surprenante, pour soudain faire la part belle à une rage inouïe, intense et rapide. Le titre suivant, Unbearable, commence de la même manière, doucement et tristement, proposant une intro acoustique accompagnée de riffs bien placés, et soudain on retombe dans la hargne, créant un paysage encore plus sombre qu’auparavant. Le chant se place enfin entre deux notes, avec des cris tout droit sortis du fin fond de la terre. L’album se termine avec Flickering Wicks of Black, qui propose une ambiance entre hurlements et chant black metal, soli de guitares et le martèlement incessant de la batterie, sans doute une preuve que Ghost Bath a voulu montrer à l’auditeur l’étendue de sa misanthropie, la profondeur de sa propre tristesse.
En résumé, Self Loather est un tournant radical pour Ghost Bath. Le groupe a su créer des morceaux qui proposent une suite logique aux précédents albums. La participation de tous les musiciens donne en effet une profondeur au concept, l’enrichissant, variant les propositions musicales. Terminer cette trilogie va, on l’espère, permettre au groupe d’avancer sur des nouveaux territoires et continuer d’explorer sa créativité.
Ghost Bath : Dennis Mikula (Chant / guitares /clavier) ; Josh Jaye (basse) ; Jason Hirt (batterie) ; Tim Church et John Olivier (guitares)
Mon top 3 : Hide From the Sun ; Unbearable ; Sanguine Mask
Le site: https://selfloather.com/ + https://fr-fr.facebook.com/blackghostbath
xila
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