ORKHYS A Way

 

 

Une petite année après un premier EP qui annonçait de belles choses à venir (Awakening, 2020), la formation francilienne nous revient avec un album de huit titres. L’exercice de la production d’un album complet est très différent de celui d’un EP et nombreux sont les groupes qui ont du mal à proposer du contenu sur la longueur sans tomber dans la redite rapidement, surtout lorsque la formation est encore jeune et cherche sa voie.

Rien de tout ça ici. Le désormais quintet, depuis l’arrivée du second guitariste, il y a quelques mois, sait résolument où il se dirige depuis le départ et l’écriture fait preuve d’une évidente maturité, ce qui ne fait que confirmer ce qu’on pouvait percevoir dans le premier EP.

L’album ouvre sur le titre éponyme “A way” en forme d’introduction instrumentale, introduction directement suivie par un riff speed soutenu par une batterie puissante et quelques notes de harpe qui posent ce qui fait l’identité d’Orkhys avant que la voix de Laurène n’entre pour apporter la dernière pierre à l’édifice. Les présentations sont faites, passons à la question qui nous intéresse : est-ce que le groupe transforme l’essai ? La réponse est résolument oui.

Tout, dans ce premier album, est dans la droite ligne de ce que l’EP nous proposait, en plus grand. La production est bien plus pointue et permet de mieux prendre la dimension des compositions et des performances.

Des titres comme “Annwvym” ou “Home” montrent une réelle application à vouloir proposer une expérience au-delà des évidences que le style dans lequel le groupe a tendance à être classé, sans doute un peu rapidement, pourrait sembler indiquer.
Car Orkhys, si l’on pourrait être tenté de parler de power ou de symphonic metal pour tenter de leur donner une étiquette, va bien au-delà de cela.

Le groupe s’amuse tantôt à aller chatouiller le speed mélodique, tantôt des riffs death ou des harmonies de guitare qui ne sont pas sans rappeler un certain groupe anglais à la mascotte légendaire, dont une cover clôt d’ailleurs la setlist officielle de l’album, avant un morceau bonus.

Un morceau comme the “Devil And The Impudent”, qui a fait l’objet d’un magnifique clip vidéo, propose même une plongée dans des ambiances que ne renierait aucun compositeur de bande originale de film. Et, bien évidemment, les ambiances celtiques et éthériques qu’amène la harpe de Laurène confèrent la pièce finale du puzzle Orkhys et rendent le groupe et leur proposition musicale assez uniques, comme en témoigne le morceau fleuve de l’album “Blood Ties” qui mêle chant ultra ultra mélodique, harpe, riffs death, refrain imparable, groove absolu, ambiance, texture…

En une année, le groupe a énormément avancé, la voix hors norme de Laurène trouve mieux sa place dans les compositions, les textures sont plus denses et profondes, les compositions ont pris une dimension qui amène une variété d’expérience bienvenue au fur et à mesure que l’album défile.

L’instrumental “The Devil From a Brand New World” qui referme l’album confirme cette écriture visuelle que Brice, Laurène, Julien, Jean Yves et désormais Henry nous proposent en sept titres et une reprise sur cet excellent “A Way”.

S’il reste encore un peu de chemin à parcourir pour rejoindre la cour des très grands, notamment en densité de production (mais en étant réaliste, c’est évidemment une question de finances, car avoir un orchestre symphonique dans un studio de renommée mondiale pour gagner sur ce point est hors budget pour l’immense majorité des groupes avant un certain point dans leur carrière), aller chatouiller les oreilles de groupes bien plus établis pour un premier album relève déjà du bel exploit, et le faire en donnant une sensation d’évidence est encore plus notable.

C’est fou ce qu’une simple année peut amener dans l’évolution d’un groupe. Pour certains, c’est un chant du cygne, pour d’autres, une envolée vers de grandes aventures à venir. Gageons que, pour Orkhys, la seconde option semble évidente à l’écoute de ce second effort.

Chris

 


 
 
 
 

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