DUSK OF DELUSION COrollarian RObotic SYStem

 

 

A mon sens, toute prise de parole ou écrit à destination du public quel qu’il soit devrait s’accompagner de transparence. Il est toujours plus honnête et éthique d’annoncer si, de près ou de loin, un ou plusieurs conflits d’intérêts existent. Ainsi, chacun peut prendre le recul nécessaire pour se faire son propre avis et faire ses choix. Alors, ici ce n’est pas un conflit d’intérêt dont il s’agit mais plutôt de proximité, que je me dois d’annoncer avant de poser ces quelques lignes sur le troisième album « COrollarian RObotic SYStem » des nancéiens de Dusk Of Delusion. Il s’avère que deux des membres du groupe sont des amis et des partenaires de route musicale depuis de nombreuses années. Après avoir hésité un petit moment, j’ai accepté le défi, étant donné que leurs deux premiers albums ne m’avaient pas vraiment convaincu en tant qu’auditeur et passionné de musique. Alors c’est en toute franchise que j’aborde cette chronique.

Effectivement, je suis désolé pour eux, mais ils le savent, rien ou presque rien des deux premiers opus ne s’était imprimé dans mon cortex. Ainsi, ils ont trouvé tous deux rapidement leur place dans ma cdthèque sans jamais connaître l’impulsion du désir de les en ressortir. Cela ne m’empêchant pas d’apprécier certains riffs, certaines ambiances, la technicité et la qualité de composition mais aucune émotion jouissive n’était au rendez-vous pour revenir vers leur métal moderne assez fortement inspiré du néo métal. En toute honnêteté, je ressens toujours aujourd’hui (oui, j’ai quand même réécouté les deux galettes avant de produire ces mots) ce manque de cohérence globale entre la musique et notamment le chant et les mélodies de Benoît Guillot. Alors, que s’est-il passé entre Watch your 6 (2020) et COrollarian RObotic SYStem ?
Une révolution, ni plus ni moins. Après trois écoutes, j’ai oublié mon lien avec le guitariste Matthieu Morand et le bassiste Julien Skorka et j’ai commencé, l’air de rien, à me passer en boucle COrollarian RObotic SYStem. Au point même de penser que cet album est sans doute l’une des meilleures sorties métal made in France, voire plus, de 2022. La cohérence est aujourd’hui au rendez-vous, notamment grâce à des progrès non discutables et à une approche plus variée, moins criée, plus ressentie et mélodique, du chanteur qui évolue dans un registre entre Eric Fontaine de Hoax, groupe culte français, et feu Chester Bennington. Avec cet album, Dusk Of Delusion propose un réel melting pot d’influences condensées avec ses dix compositions ultra abouties et intelligemment arrangées. Ainsi, l’auditeur est tenu en haleine autour d’un scénario conceptuel futuriste, qui, je l’espère, le restera, sur la robotisation de l’homme au profit des nantis qui se croient plus forts que la vie et sa nature profonde.

Des références savamment distillées qui permettent à Dusk Of Delusion d’oser des grands écarts improbables, allant de Linkin Park à Dream Theater. Tout comme l’improbable et belle surprise d’ajout de sonorités électro, voire indus, qui rappellent, entre autres, Killing Joke, Filter, Fear Factory, Prong ou In Flames. Je ne sais même pas, d’ailleurs, à quel point les nancéiens ont conscience de l’ouverture riche et variée dont ils font preuve sur ce troisième album, d’autant plus que celle-ci est associée à une technique musicale irréprochable, sans jamais être démonstrative, et toujours au service des compositions. Il est clair que ça joue sévère. Le jeune batteur Natan Gengenbacher en a grave sous les pieds, ce qui n’est pas pour déplaire à Julien Skorka, qui s’en donne à cœur joie derrière sa basse 5 cordes. Claude Colmars, à la guitare rythmique, envoie avec Matthieu Morand riff sur riff, tous aussi accrocheurs et percutants les uns que les autres. Ainsi, ce dernier peut se permettre aussi de balancer, ici et là, des soli sacrément inspirés. Voilà, que dire de plus ? que je n’ai rien à gagner en faisant l’éloge de cet album et, au contraire, je me serais privé de tout commentaire public si ce nouvel album avait été du même tonneau que les deux précédents.

Et là, franchement, Dusk Of Delusion mérite que les étoiles s’alignent afin qu’il puisse perpétuer l’héritage de Mass Hysteria et de Sidilarsen, et oui, rien que ça, ma pauvre Lucette ! Alors, promoteurs, tourneurs, maisons de disque, si elles existent encore, il est encore temps de découvrir Dusk Of Delusion ! En tout cas, il est certain que les passionnés de métal au sens large vont clairement s’y retrouver, si tant est que l’album soit suffisamment plébiscité. Bien joué, les amis !


Le site: https://www.facebook.com/Duskofdelusion/
Vic De Sable



 
 
 
 


Copyright © 2011
All Rights Reserved · Essgraphics