CHUNK! NO, CAPTAIN CHUNK!
Interview réalisée par Doro', à Paris, le 08 juillet 2021

 

CHUNK! NO, CAPTAIN CHUNK! est de retour avec un nouvel album Pop/Punk qui décoiffe des chatons ! Découvrez notre entretien avec Paul, le guitariste et fondateur du groupe, avec qui on a échangé les idées, les influences et surtout « Gone Are The Good Days », qui sort le 30 Juillet prochain, via Fearless Records.

Bonjour Paul. Comment vas-tu ?

On essaye de faire en sorte que ça aille. On a tous des hauts et des bas, ce n’est pas le meilleur moment de nos vies je pense mais on est en train de s’en sortir là !

Est-ce que tu peux me présenter ton groupe en quelques mots ?

CHUNK! NO, CAPTAIN CHUNK! est un groupe français originaire de Paris, plus du tout maintenant car on est tous éparpillés aux quatre coins de l’Europe. On est un groupe de Pop/Punk qui a été formé en 2007… enfin Pop/Punk… Je n’aime pas mettre des étiquettes mais on mélange plein de styles Pop, Punk, Hardcore. C’est un groupe qui est très tourné vers la Pop Culture, au sens large. On a fait notre petit bout de chemin aux quatre coins du monde, en faisant des tournées un peu partout, avec la chance de pouvoir s’exporter à l’étranger et faire ça pendant une dizaine d’années. Juste qu’à ce qu’on prenne un petit peu de recul et qu’on prenne le temps d’écrire ce nouvel album.

Le précédent date de 2015 si je ne me trompe pas ?

Oui voilà et après ça on a continué de tourner partout dans le monde et on a vraiment pris du recul à partir de 2017, et très doucement on a arrêté après notre dernier concert en date de 2018, au Japon. Le dernier concert qu’on a fait en France, si je me trompe pas c’était en 2015 ou 2016. On a eu le temps de vieillir, les gens ne vont pas nous reconnaitre (rires).

Tu parlais de Pop Culture qui fait partie des influences majeures du groupe, j’ai beaucoup remarqué ça dans vos clips effectivement. J’adore cet univers donc ça m’a évidemment beaucoup parlé et notamment le nom de ton groupe qui est une référence qui serait inspirée d’un film un peu célèbre dans ce thème…

Oui ! Des Goonies ! En fait au début on n’était pas vraiment un groupe, c’était plus un projet drôle que j’avais, car j’étais tout seul. Je faisais tout, aussi bien le chant que la guitare, la batterie etc. et c’était vraiment une blague pour moi. J’avais un compte Myspace et je mettais les chansons que je faisais à la maison dessus. Et du coup c’était toujours des trucs qui étaient influencés par la Pop Culture.
Ce que je disais tout à l’heure dans une autre interview, c’est que le nom du groupe n’était pas CHUNK! au début… je me souviens même plus du nom (rires) mais c’était en rapport avec le film La Nuit Des Morts-Vivants, c’était une ligne de ce film avec Barbara, celui des années 60/70, c’est encore plus loin que la Pop Culture et tous les noms de chansons étaient tirés de films ou de séries et les lyrics suivaient le truc aussi.

Et donc vous vous inspirez de tout ça pour faire vos morceaux ou ça n’a rien à voir ?

Au début oui, et quand c’est devenu un peu plus sérieux et qu’on est devenu un groupe, que Bertrand m’a rejoint au chant, qu’on a commencé à recruter des gens pour faire un vrai groupe - les premières années on était encore dans ce côté un foufou où on s’en fout un peu, on fait juste de la musique pour déconner et au fur et à mesure du temps, c’est devenu de plus en plus sérieux - on a commencé à changer un peu les thèmes et l’image du groupe.
Mais il y a toujours eu cette part de Pop Culture qui est restée au sein de nos morceaux, que ce soit discrètement dans des lyrics ou des chansons, on a toujours gardé ce truc-là. Mais en même temps, au fil des années comme on devenait un groupe plus sérieux, on a un peu lâché ce truc et là c’est l’occasion de revenir à l’essence même du groupe sur cet album avec tout ce temps passé, en se disant que ce serait bien qu’on reprenne ces éléments-là qui ont fait le groupe pour les remettre en avant.

En effet, c’est bien ce que j’ai ressenti en découvrant cet album. Et aussi, j’ai bien vu cette explosion de sonorités et de variété qui est assez impressionnante, et c’est d’autant plus intéressant je trouve.

Oui c’est ce qui fait l’essence du groupe, le mélange des styles. On a du Pop/Punk mélangé à du Hardcore, à un moment on avait des synthés, il y a un peu de Metlacore aussi dedans. On a toujours essayé de faire de la musique fun, happy mais aussi un peu technique et rentre-dedans mais avec une production très typée Metal. C’est ce qui fait ce son bien particulier.

Ce n’est pas difficile justement de réunir tous ces sons ensemble et de les mettre dans une seule et même production ?

Je pense que c’est un truc que j’ai toujours voulu faire, même dans mes anciens projets j’ai toujours un petit peu fait ça et quand on s’est trouvés avec Bertrand, on était sur la même longueur d’ondes. C’est quelque chose qui nous a parue normale. On écoutait tellement de styles de musiques différents, c’était impossible pour nous de choisir un style et de se mettre dedans. Et on s’est dit « On est français, on est des p’tits mecs de nulle part, si on veut réussir à faire quelque chose d’original, il faut peut-être créer quelque chose qui n’a pas vraiment été fait », en tout cas, pas en France et, du coup, c’est là qu’on s’est dit qu’on allait mixer toutes nos influences ensemble et créer quelque chose qui n’avait pas encore été fait.

Comment peux-tu expliquer que CHUNK! soit assez connu à l’étranger et beaucoup moins en France, alors que vous êtes originaires de Paris comme tu m’as dit ?

Quand on a commencé à être un vrai groupe sérieux, on a fait un premier concert à Paris, en 2008 je crois. Même si le concert était hyper bien, il y avait plein de monde, c’était blindé de potes, c’était le chaos ! (rires) mais on s’est pas dit qu’on allait développer la France en premier, car c’est de la musique qui va plus parler aux anglais, aux américains, qu’aux français.
Dans les médias à ce moment-là il n’y avait pas grand-chose pour ce style de musique. On est arrivés vers la fin des années 2000 où le milieu du Rock était en train de repiquer vers le bas, en France. Du coup on s’est dit qu’on allait tenter vers l’étranger. J’ai organisé une tournée en Angleterre en 2008, on a tout fait par nous-même et ça s’est super bien passé. Il n’y avait pas beaucoup de monde aux concerts mais on sentait vraiment que le public était prêt pour ce genre de musique. Quand on a joué en France, c’était surtout nos potes qui étaient là.
On s’est dit qu’une fois que les français auront vu que notre groupe marche à l’étranger, peut-être qu’ils s’intéresseront à nous. C’est généralement le cas, les français vont regarder des groupes qui ont marché à l’étranger en se disant « Ah ouais en fait ils sont français… », à contrario de quand tu essayes de n’attaquer que la France directement en te catégorisant comme un groupe français.
On a commencé à faire Angleterre, Italie… ensuite on a signé au Japon et aux Etats-Unis en 2010. On est partis pour la première fois là-bas en 2011 et en fait dans tous ces pays ça a explosé beaucoup plus rapidement qu’en France. On a vu dès les premiers concerts que c’était blindé de monde, que les gens étaient trop chauds, et qu’ils n’attendaient que ça, alors que le peu de concerts qu’on avait fait en France, qui étaient cool par ailleurs, mais on ressentait que les gens se demandaient « Mais qu’est-ce que c’est que cet hybride ? ». Ils n’étaient pas prêts encore pour ce genre de musique qui mélangeait tous les styles.
Du coup on s’est dit « Voilà, on tente à l’étranger », ça a marché et on a rencontré les bonnes personnes au bon moment, on a fait notre musique au bon moment, et ça a explosé. Le succès n’était pas vraiment voulu et c’était un vrai coup de chance.

Quand as-tu commencé la musique et pourquoi ?

Je ne pourrais pas te dire exactement mais je pense que c’était vers mes 14 ans. J’étais un énorme fan de BLINK-182, je ne vivais que pour ça. Quand un nouvel album sortait j’allais sécher les cours pour être le premier à aller le choper au magasin. J’étais en connexion avec les managers, je faisais partie de la street-team et c’était vraiment de l’obsession. J’ai découvert ce groupe quand j’avais 8 ans et jusqu’à mes 15 ans j’étais fan absolu, j’écoutais beaucoup de Punk/Rock comme THE OFFSPRING et des groupes comme ça. Mais surtout BLINK-182 parce que c’était mon truc et j’avais trouvé l’état d’esprit qui me correspondait. Cette espèce de Pop/Punk californien. C’était du Punk et en même temps encore plus que ça. C’était une vraie culture… celle de Jackass, des années 90/2000…
Un jour j’avais un pote qui avait une guitare acoustique chez lui, et je me suis dit pourquoi je n’essaierais pas de gratter par-dessus une chanson de BLINK, sur l’album « Take Off Your Pants and Jacket » et j’ai appris une chanson comme ça. Dès les premières secondes je me suis dit « En fait il faut vraiment que j’apprenne toutes leurs chansons » et de là j’ai appris tout leur répertoire et pendant deux ans je n’ai joué que ça ! Aucun autre groupe.
J’ai appris tous leurs albums par cœur ! Je me mettais devant les live et je jouais comme si je faisais partie du groupe.
C’est parti de là et j’ai commencé à faire mon premier groupe, avec le batteur originel de CHUNK!.
Par la suite, j’ai rencontré Bertrand (chant) et Éric (guitare) vers 2010, qui avait un groupe parallèle à Annecy et on était un peu les deux seuls groupes français à jouer la même chose à ce moment-là.
Ils ont déménagé et sont venus sur Paris et c’est là qu’on a monté CHUNK! C’est là qu’on s’est dit qu’il fallait qu’on se regroupe. On a les mêmes influences, on fait la même musique, on a les mêmes trucs… et on a fini par faire un groupe tous ensemble.

Que peux-tu me dire sur la réalisation de « Gone Are The Good Days », qui sort dans quelques semaines ?

L’album a entièrement été fait par nous-mêmes. Produit et enregistré par nous-mêmes. Bertrand (chanteur) et Bastien (batteur) ont un studio d’enregistrement et tout a été fait là-bas par nos propres soins. Donc au lieu d’être allés dans un studio plus classique et avoir eu la patte d’autres personnes sur le projet, on est vraiment revenus à l’essence du groupe, comme le premier album qu’on a produit de la même façon. On s’est dit qu’on avait toutes les cartes en mains pour refaire un album de la même façon. On a testé des nouvelles choses qu’on aurait peut-être pas eu le temps ou la possibilité de faire dans d’autres studios et tout ça sans stress, sans avoir quelqu’un qui te dit tous les matins quoi faire et comment le faire.
Sur cet album on a essayé de faire participer tous les membres du groupe dans d’autres aspects que musical.
Je m’occupe de toutes les directions artistiques, de tout le visuel, des idées pour les clips, je m’occupe des photoshoot, je suis photographe aussi. Donc au lieu de passer par d’autres gens, on va tout faire nous-mêmes.
Bon, après, pour les clips, on vient seulement d’en finir un par nous-mêmes, il y a deux jours. Je ne sais pas ce que ça va donner (rires). C’est le premier clip qu’on dirigeait avec Matthias (bassiste).
L’idée de cet album c’était vraiment d’essayer de faire un maximum de choses par nous-mêmes. De la même manière que pour les designs des t-shirts, forcément on n’est pas des professionnels sur ces choses-là, mais on apprend avec le temps. On fait un max de trucs par nous-mêmes pour se dire qu’on a le contrôle sur tout, en fait. Que ce soit notre image, notre son… et je pense que c’est là la différence avec nos précédents albums.
On a tous mis notre patte dans un peu tous les trucs, on a essayé d’un peu tout diriger, ce qu’on n’avait pas forcément fait sur les autres albums car on avait amené des idées qui ont ensuite muri et qui ont été modifiées par d’autres personnes. Et s’il y a d’autres personnes qui ont travaillé avec nous sur le projet en plus, c’est nous qui les avons dirigées dans les directions où on voulait aller, car on n’avait pas forcement les capacités de le faire. En tout cas, on avait la main sur tous les éléments de ce nouvel album.

Quel est ton titre préféré sur celui-ci ?

Je pense qu’on est un peu tous d’accord sur notre titre préféré qui est « Complete You » et le fameux solo de saxo à la fin. Le truc un peu original de l’album. J’aime aussi beaucoup la chanson finale « Fin » qui est la première chanson qu’on avait écrite en 2016, quand on a commencé à composer l’album avant de lever le pied. Je pense que ce morceau apporte vraiment la fin de l’album qui le fait exploser avec une bonne intensité. C’est mon ressenti, mais je pense que ce titre a un peu un esprit un peu « french touch », dans le sens où dans certains moments ça me fait penser à Phoenix ou ces groupes français un peu Electro/Indie des débuts des années 2000, même s’il y a un côté un peu plus vieilli et plus Pop/Punk.
Je trouve qu’il y a cette vague un peu frenchie sur le morceau et aussi avec ces paroles ultra influencées Pop culture, car là, pour le coup, toutes les directives de cette chanson sont des références à des films qui mènent l’album jusqu’à l’explosion de fin. On y parle entre autre du film Pulp Fiction. J’aime beaucoup ce morceau.
J’aime « Complete You » pour le côté originalité et le coté direction qu’on aimerait prendre pour le futur. Il dégage vraiment la nostalgie qu’on essaye de réveiller sur cet album. Je trouve vraiment que cet album parle de ça, de cette vague de nostalgie.

Quels seraient tes trois arguments pour convaincre un auditeur qui ne vous connait pas d’écouter votre musique et de vous voir en concert ?

Pour nous écouter, si je parle aux français, je dirais l’originalité du style car je pense qu’on doit être le seul groupe français à faire ce genre-là. Pour nous voir en live, je pense que c’est pour le fun, car je pense que si le groupe a marché c’est pour ça aussi. Ça a toujours été drôle en live, Bertrand se déguise beaucoup, il arrive sur scène en costume de panda, de lion, de trucs comme ça. Ça a toujours été fun avec beaucoup d’énergie. Il y a toujours eu un fort lien entre le groupe et le public. Pendant des années, on a fait monter le public entier sur scène à la fin de la dernière chanson, même quitte à ce que le groupe se barre de scène pour aller jouer dans le public.
Donc oui, je dirais fun, originalité et le troisième… la sincérité peut-être. Car tout est fait avec sincérité car on ne s’est jamais forcés à faire quelque chose pour plaire. Ce qui est sorti est sorti, c’est pas forcément le genre de musique qu’on écouterait, celle qu’on joue, mais c’est ce qu’on aime jouer entre nous en tout cas.

Pendant que je préparais cette interview, j’ai demandé à des amis s’ils avaient des questions pour le groupe et l’un d’eux m’a demandé : « Est-ce qu’ils aiment les chatons ? » du coup je te le demande à toi…

Oui ! Je suis fan de chats. Chat number one ! Meilleur animal ! Je suis over chat, over chien, over écureuil ! Et les perroquets aussi ! Parce que tu peux parler avec eux et leur apprendre des chansons ! J’ai parlé avec un perroquet au Mexique, il parlait mexicain, c’était drôle (rires).

Maintenant qu’on a parlé d’animaux [une longue discussion sur les oiseaux et les perruches ! Merci Paul :D], il est l’heure du mot de la fin !

J’espère que cet album plaira à tout le monde, aux anciens fans, aux nouveaux fans, aux heavy fans, aux soft fans… Je pense qu’il plaira à tout le monde, il est vraiment diversifié, il garde vraiment l’essence du groupe même si on apporte quelque chose de nouveau et qu’il est moins heavy que les anciens.
Il a été fait avec sincérité. On a pris le temps de le faire bien. On l’a fait pour les fans, qui ne nous ont jamais lâchés. Ça fait cinq ans qu’il ne se passe rien, on ne poste rien sur les réseaux sociaux et, pourtant, ils nous harcèlent tout le temps pour nous demander un nouveau son (rires). On espère qu’il plaira et que le temps passé dessus sera à la hauteur des attentes, et qu’on nous pardonnera de ne pas avoir été là les cinq dernières années (rires).

Pour en savoir plus sur CHUNK! NO, CAPTAIN CHUNK! c’est par ici : https://chunknocaptainchunk.com/

Doro’



 

 
 
 
 

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