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M A G O Y O N D




Interview réalisée par Doro', le 27 septembre, au Hard Café Paris
 

Il aura fallu 8 ans à Magoyond pour sortir un nouveau disque. Nous les avons rencontrés pour discuter de la suite de « Pandemia » et des projets futurs des quatre zombies énervés (mais pas que !).


Bonjour à vous deux et merci de m’accorder cette entrevue. Pourriez-vous me présenter Magoyond en quelques mots ?

Le Mago : On est un groupe de Metal Alternatif qui parle de fin du monde, de monstres et de zombies. Il y a Vito à la guitare lead, et moi je suis Le Mago et je suis à la guitare et au chant.

Depuis combien de temps vous existez ?

Le Mago : Le concept Magoyond a commencé avec des histoires audio racontées par deux personnes, sur internet, vers fin 2008. Le groupe de musique a été créé en 2010. Et la formation actuelle qu’on a là est viable depuis 2014. Même si on a perdu un musicien l’année dernière, on était 5 mais on est repassé à 4. C’est donc le noyau dur qu’on a depuis 2014.
On s’est fait connaitre sur internet en faisant des histoires audio, on ne faisait pas du tout de musique et puis progressivement on est venus à créer l’univers Magoyond. On vient essentiellement d’internet à la base, on ne s’est pas montés dans un garage en se disant qu’un jour on ferait de la scène. C’est arrivé complètement différemment et, avant même de faire des concerts, il y a des gens qui écoutaient les trucs qu’on faisait juste via leur ordinateur.

Vous avez sorti votre deuxième album cette année. Est-ce une renaissance du groupe ou une suite de « Pandemia » ?

Le Mago : C’est plutôt une suite du premier. Mais c’est vrai qu’en 2014, quand Vito est arrivé, on a tout remis à plat tant au niveau du style musical ou autre. On voulait faire plus que « Pandemia », qui est sorti en 2012 mais qui a été composé entre 2008 et 2012, et on s’est dit qu’il fallait qu’on aille plus loin, qu’on ait une approche plus Metal, que les compositions soient un peu plus noires, qu’on s’affirme un peu plus.

Mais ce n’est pas que du Metal, j’ai l’impression. J’ai trouvé des notions de Rock, de Jazz ou de Pop dans vos compositions…

Le Mago : Complètement !

Vito : On va dire qu’en 2014, j’ai amené le côté un peu plus Metal parce que c’est plus mes influences mais, vous aussi [ Magoyond ], à la base, vous écoutiez du Metal et vous vouliez vous diriger vers ça. Mais, par contre, les influences Jazz, symphoniques, etc… elles étaient déjà là. Le style actuel est vraiment né de cette fusion entre moi qui arrive dans le groupe en 2014 et qui apporte quelque chose d’un peu plus structuré, plus connoté Metal et qui, au final s’est bien assemblé avec l’univers qui existait déjà.

Le Mago : On a plusieurs styles musicaux tout simplement parce que chacune de nos chansons a son thème, sa thématique, son univers. Du coup, l’idée, c’est que la musique accompagne les paroles et inversement. Donc si une chanson est dans un univers en particulier, il faut que la musique suive.

Vito : On pense les musiques en fait. C’est-à-dire qu’on ne va pas s’arrêter juste à un thème, un couplet, un refrain… on va la thématiser justement avec des instruments en fonction de l’ambiance qu’on veut donner à la musique. On va s’inspirer peut être de musiques déjà préexistantes ou de films et on va voir ce qui pourrait correspondre visuellement et musicalement à l’idée en général qu’a Julien [ aka Le Mago ] au départ, et on va utiliser certains instruments liés à certains styles.
Par exemple, sur le titre « Vegas », on a un riff Hard Rock/Metal mais, par-dessus, on a une thématique vraiment Jazz/Cabaret amenée par les cuivres. Par contre, si on va sur « Le jour des vivants », on part du principe qu’on veut faire une thématique plus hispanique avec une influence sur Le Jour des Morts au Mexique et là, c’est guitare classique. On va essayer de choisir les bonnes gammes pour aller dans cette thématique, on va rajouter des cuivres très spécifiques à ces musiques là, au Mexique. C’est comme ça qu’on fonctionne. On rajoute en fonction de ce qu’on veut raconter.

Le Mago : Ça va loin (rires)

Comment avez-vous choisi les morceaux qui composent « Kryptshow » ?

Le Mago : On a fait un financement participatif. A la base, on voulait faire un album avec un CD mais avec une petite envie de faire un double album pour que « Kryptshow », qui est sorti en avril 2019, puisse regrouper toutes les chansons qu’on n’a pas faites depuis 2014, depuis la fin de « Pandemia ». Grâce à ce financement, on a réussi à dégoter le double album avec un super packaging et donc on a toujours « Kryptshow », le CD 1 qui est notre histoire avec des nouvelles chansons, et le CD 2 qui est constitué comme un CD bonus essentiellement des morceaux instrumentaux, mais surtout plein de chansons qu’on a déjà sorties mais qu’on a un peu retapées, qui viennent étoffer l’univers. Donc en fait tout est complémentaire là-dedans.
C’est vrai qu’il y a eu sept ans entre la fin de « Pandemia » et « Kryptshow », donc on a eu le temps de créer pas mal de choses. Par contre, je pense que le plus gros de « Kryptshow » a été créé dans l’année précédant sa sortie.

Vito : Parce que, forcément, il nous manquait des titres de ceux qu’on voulait réintégrer dans cet album. On a eu des sessions de compositions avec des pages blanches, on a repris des idées qui dataient de 2011. On a repris quelques compos qu’avait faits Arnaud à cette période en se disant que c’était génial. En fait, ce qui est marrant, c’est qu’on peut dire que la genèse de l’album c’est carrément 2011, mais pas réellement car il y a des éléments qui datent de cette période-là.

Donc si on a raté le coche du premier album, c’est pas grave finalement ?

Le Mago : Aucun souci ! En fait, le premier, il pose les bases de l’univers mais, musicalement parlant, il est un plan en-dessous. On était plus jeunes, on a fait tout nous-mêmes avec les moyens de l’époque, etc… et pas mal de gens s’accordent à dire qu’il est difficile d’accès. Avec « Kryptshow », on a corrigé toutes ces erreurs-là, on a rendu ça beaucoup plus accessible. On a travaillé beaucoup plus en finesse que ce soit sur les chansons, le chant, les arrangements ou autres et, du coup, si on raté « Pandemia », il n’y a aucun souci.
C’est toujours intéressant à écouter parce qu’il y a une espèce d’histoire qui se tisse entre les deux albums mais « Kryptshow » est plus représentatif de ce qu’on veut faire.

Qui est à l’origine du titre « Le Pudding à l’arsenic » ?

Le Mago : Ce sont Pierre Tchernia et Gérard Calvi, du groupe Astérix et Cléopâtre (rires). C’est une chanson issue de ce film, que j’ai toujours vu depuis que je suis tout petit. On fait très peu de reprises dans Magoyond mais celle-ci était étonnement l’une des plus appropriées à notre univers. La préparation d’un gâteau pour tuer des gens était idéale. On aurait très bien pu écrire un texte similaire mais on a préféré la reprendre plutôt fidèlement par rapport à la version originale et on en a fait notre version. J’ai contacté les ayant-droits de la musique, j’ai pu discuter avec eux et ils ont approuvé la reprise.
On ne fait pas des reprises gratuitement, c’est pas notre truc sauf que celle-là, elle résonnait. Ce sera peut-être la seule mais en concerts les gens la connaissent du coup c’est un bonheur à jouer. C’est une des rares reprises qu’on s’est permise. Elle parait logique dans notre univers.
Et elle s’est pas mal partagée aussi, les gens l’ont appréciée. On a proposé notre version et les gens l’ont bien reçue. Les ayants droit l’ont vraiment bien perçue en disant que ça respectait bien l’original. J’avoue que, quand j’ai envoyé le courrier, j’avais un peu peur parce que je me suis dit qu’ils allaient me défoncer alors qu’au final, la réponse a été très positive.

D’où vous viennent toutes ces influences ? Les monstres, les zombies…

Le Mago : La vie, en fait. Tout ce qu’on aime, les films qu’on voit, les livres qu’on lit, la musique qu’on écoute… Tout le monde dans le groupe n’a pas les mêmes influences. Certains n’ont quasiment pas regardé les films de Tim Burton alors que d’autres, comme moi, on aime bien. Nos goûts sont extrêmement variés et c’est justement ça aussi qui fait que nos chansons sont très riches, avec autant de références.
Vu que j’écris les paroles, je m’inspire de pleins de trucs, ça peut être des films ou autres …. Musicalement, on va vraiment chercher dans tout ce qu’on écoute en ce moment ou même des trucs qu’on écoutait quand on était petits. On est un groupe qui aime faire des références à la Pop Culture, aujourd’hui on est baignés par toutes ces références. En fait, c’est très facile pour nous de piocher dans les monstres, les films ou autres. Par exemple, quand on est sortis du film Coco, le film de Disney, on a tout de suite eu l’idée de faire une chanson sur Le jour des morts…

Vito : … parce que ce thème s’emboite totalement dans notre univers. Il est très approprié.

Le Mago : Bon, Le jour des morts, c’est bien, mais comme on aime bien triturer les choses chez Magoyond, c’est devenu « Le jour des vivants » et la chanson s’emboitait parfaitement dans notre univers, qui est rempli de morts avec quelques vivants qui tentent de survivre et c’est ça qui fait qu’on arrive à écrire des chansons et à pas faire simplement des copier-coller de trucs existants.

Si vous étiez une créature mythique, laquelle vous seriez ?

Le Mago : Oh p*** ! (rires) Moi je serais Vito du coup ! (rires)

Vito : Je sais pas si c’est un mythe mais je serais un tyrannosaure (rires).

Le Mago : Ouais grave ! (rires) mais c’est pas un mythe, c’est fantastique. Mais c’est vrai que ça a existé. En fait tu serais une poule aujourd’hui, concrètement (rires).

Vito : J’adore le poulet. Donc le tyrannosaure pour moi.

Le Mago : J’aime bien le zombie mais il a une capacité de vie assez réduite, du coup.

Vito : Il vit indéfiniment d’une certaine manière c’est juste qu’il se fait un peu ch*** à part bouffer.

Le Mago : Et il se transforme en engrais assez facilement. Donc je sais pas trop mais, oui, pour la planète, je dirais un zombie. Ça me correspond plutôt bien, vu la gueule que je fais le matin.

Je crois qu’on a tous une tête de zombies le matin (rires).

Le Mago : Bah voilà donc justement écoutez Magoyond ! (rires) La propagande de m*** tu sais : « Toi aussi le matin tu as une tête de zombie ? Bah écoute notre groupe ! » (rires)

Quel serait votre film fantastique favori ?

Le Mago : Toi tu vas rester sur Jurrasic Park, non ?

Vito : Oui… enfin non, c’est même pas un film fantastique pour moi. Mais après, c’est mon point de vue, c’est plus comment tu interprètes certains films. Parce que les dinosaures ça a existé.

Le Mago : Bah oui !

Vito : Donc c’est pas si fantastique que ça…

Le Mago : Ah bon ?! mais non, la terre était plate aussi ! (rires). Pendant que tu cherches, moi il y en a deux que j’aime beaucoup : il y a Les Noces Funèbres de Tim Burton, qui m’a inspiré pas mal de trucs visuellement parlant. Le coté froid du monde actuel des humains versus le côté hyper coloré du monde des morts, par exemple et il y a Shaun of The Dead, qui a inspiré quand même la chanson « Adopte un zombie », donc il y a un peu le début du début du projet Magoyond et de ce qu’on a fait par la suite. Ouais, du coup, je ne sais pas, c’est un mélange de tas de films de Tim Burton et des films de zombies de Roméro parce qu’en fait, choisir un film, c’est tellement dur ! Du coup, je vais dire Matrix ! (rires) Le mec qui part dans tous les sens (rires)

Vito : J’arrive pas à trouver, du coup, je regarde parmi les réalisateurs et il y a Ready Player One qui me vient en tête, le dernier Spielberg. Pour moi, c’est du fantastique. Je pense aux Star Wars et des trucs comme ça, qui sont fantastiques d’une certaine manière. Mais bon après, « Science-fiction », ça veut pas dire fantastique. Tu peux pas mettre Interstellar dans du Fantastique.

Le Mago : C’est une question compliquée ! (rires)

Vito : J’ai pas d’autres idées en tête que Ready Player One. Ah si, il y a Rencontre du Troisième Type, c’est du fantastique parce que c’est une interprétation extraterrestre des gens avec des êtres qui n’existent peut-être même pas. D’ailleurs, c’est peut-être une lézarde, en fait (dit-il en me montrant du doigt)…
Le Mago : Ah ouais c’est vrai !

Vito : Peut-être que t’es un reptilien. Non ?

Mago : (rires) Y a qu’un reptilien qui répondrait non.

Vito : A la prochaine question je répondrai Reday Player One Deux. Parce que là ça m’énerve de pas trouver (rires).

Le Mago : Même ce soir il va nous appeler et il va nous dire « Ah mais en fait c’était Harry Potter ! » (rires)

Vito : Le Seigneur des Anneaux aussi…

Le Mago : Des classiques…

Vito : Non, j’ai pas de réponse. C’est trop chaud.

Le Mago : On est tellement bercés là-dedans…

Vito : Je crois que Le Seigneur des Anneaux ça a été hyper important pour moi.

Le Mago : Ce qui est dingue c’est que tout ça, c’est notre domaine, ce qui touche à la Pop Culture en général. Tu peux pas choisir une seule référence.

J’avoue que c’était une question piège… (rires)

Le Mago : Ouais, on est d’accord. T’as vu, elle nous a bien piégés ! (rires)

Vito : Tout est un peu complémentaire. On raconte un peu une histoire sur nous-mêmes, en fait, on s’inspire surtout dans le cinéma, dans ce qu’on lit, dans ce qu’on regarde… ça nous aide à nous comprendre, d’une certaine manière.

Le Mago : Fantomas ! Belphégor ! (rires)

Vito : Michel Vaillant !

Mago, tu parlais de zombies tout à l’heure, est ce que tu pourrais nous expliquer ce qu’est la Société Protectrice des Zombies (SPZ) ?

Le Mago : Alors, à la base, c’est fictif. C’est un truc qu’on a mis dans un des sketches qui entoure nos chansons pour parfaire l’univers. C’était la société qui protégeait les zombies quand ils sont arrivés sur la planète. Il y a des fous qui se sont dit « Ils sont nos amis, il faut les adopter ! » et après, ils se sont rendu compte que c’était une mauvaise idée, donc ils ont décidé de les tuer. Voilà. Et factuellement, quand on est devenus un peu plus professionnels, on a créé notre association qui encadre le groupe qu’on a appelé la SPZ. Donc, en fait, d’un élément fictif c’est devenu un élément réel parce que c’est ce qui gère notre groupe. Notre chéquier il est au nom de la SPZ…

Vito : Tout ce qui est merchandising, les cachets…

Le Mago : C’est ce qui encadre le groupe mais, pour les spectateurs, les gens qui nous écoutent ou autres, ça reste un élément fictif qui est une espèce de grosse société qui fait le jour et la nuit avec les zombies, les monstres… un peu come Acme tu vois, la grosse société qui fait des trucs un peu chelou (rires).

Il y a de l’actu à venir pour Magoyond ?

Le Mago : Il y a Nantes le 17 Novembre à la Convention Art To Play (Parc des Expositions de Nantes) et on a d’autres dates qui vont être annoncées dans quelques villes françaises. On essaye de pas trop faire de concerts à l’arrache, on aime bien les trucs qui sont bien faits. Il faut que les gens soient dans un certain cadre et qu’on ait un peu de place pour développer notre univers.

Vito : Sinon ça ferait ridicule. C’est pas une question de prétention, c’est juste que ça n’aurait pas de sens.

Le Mago : On ne peut pas jouer ce qu’on joue dans les bars ou dans des petits endroits, donc, du coup, on ne peut pas appeler ça une tournée, mais on va se balader en France. Après, pour une actu réelle, il faudra la suivre sur notre site web, ce qui est fait au jour le jour.

Est-ce que les réseaux sociaux sont importants pour vous ?

Vito : Ça devrait l’être, oui, mais on ne l’exploite pas assez. On devrait produire plus de contenus visuels pour Youtube, c‘est sûr, mais on n’a pas forcément tous le réflexe de ça. On est pas hyper axés sur les réseaux sociaux, c’est pas naturel chez nous.

Le Mago : On manque de temps. On essaye vraiment de pousser la communication autour du groupe sur les pages associées au groupe mais on rencontre ce que tout le monde rencontre, c’est-à-dire qu’il faut payer pour être vus. Pour la petite anecdote, on a sorti un clip puis on a poussé un coup de gueule en disant « Bon les gars, qui voit notre activité sur Facebook ? », on a eu 500 likes, des commentaires qui disaient « Oui on voit ! ». On poste le clip et personne ne l’a vu, parce que le réseau social a décidé qu’il fallait payer pour que les gens voient. Sauf qu’on a pas un budget de malade et que, du coup, la communication payante comme ça c’est un petit peu compliqué et c’est pas donné à tout le monde de pouvoir sponsoriser 300, 400 ou 500€ à chaque fois. Donc, oui, on est sur les réseaux sociaux, mais les gens n’ont pas accès à nos news, sauf un petit noyau dur, et ça nous fait pas mal défaut.
On a un site internet qui est hyper à jour mais plus personne ne va sur les sites internet aujourd’hui. Aujourd’hui, si ça ne tombe pas dans le fil d’actus Instagram ou Facebook, potentiellement, ça n’existe pas ou alors les gens ne sont pas au courant car c’est un effort supplémentaire d’aller se renseigner. C’est un peu dommage car on a des trucs, on a toujours eu une activité un peu constante mais, forcément, si les gens ne sont pas au courant.. En ce moment, je suis un peu en guerre contre les réseaux sociaux, c’est une guerre que je fais tout seul parce qu’eux [ les réseaux sociaux ] en ont rien à faire de moi, du moment qu’ils prennent mon argent ou ils me laissent gueuler tout seul dans mon coin, mais oui c’est quand même important les réseaux sociaux. Je pense qu’on est tous dans le même bain, pour les médias ça doit être pareil voire pire encore.

Pourquoi ce choix justement d’avoir gardé la langue française et ne pas voir utiliser l’anglais pour rendre les compos plus accessibles, par exemple ?

Le Mago : On aurait chanté en anglais on aurait été carrément plus accessibles je pense.

Vito : Mais ça ne nous ressemble pas. On veut être honnêtes avec les gens.

Mago : Il n’y a pas de groupes en France qui font ce genre de choses alors parfois, oui, c’est sur une ou deux chansons, ou sur un concept, un album ou une ligne directrice de groupe, ça ne se voit pas trop. On a Avatar qui peut faire ça, on a Alice Cooper et tout ça. Il y a les groupes traditionnels anglophones. En France, j’aime bien dire que je défends ce truc là parce que j’ai pas l’impression qu’on ait quelqu’un devant nous. Après, peut-être que je me trompe parce qu’on n’a pas forcément la connaissance de tous les groupes mais voilà, on est un espèce d’ovni français (rires).

En tout cas, c’est un disque très bien produit. J’ai essayé de distinguer les parties chant des parties instrumentales car j’ai rapidement compris qu’il y a beaucoup de choses à écouter et tellement d’influences différentes…

Le Mago : On a tenu à mettre les instrumentaux car on a vraiment bossé sur la musique avec plein d’arrangements et tout ça et du coup ça nous paraissait logique de l’ajouter au CD initial.

Vito : Si tu veux aller au plus profond de la musique, écouter toutes les variations qui ressortent peut-être pas forcément en temps normal…

Le Mago : …surtout quand il y a l’autre c**** qui parle dessus (rires). D’ailleurs il faudrait penser à le virer (rires).

Vito : ce sera bien comme ça on sera plus que trois et ce sera plus rentable.

Le Mago : Power trio sans chanteur (rires) !

Vito : On dira qu’on est quatre comme ça je pourrai récupérer ton cachet et ta part à la cantine.

Peut-on revenir rapidement sur festival-tremplin Emergenza (2011) ? Est-ce qu’il vous a vraiment aidés à vous faire connaitre ?

Le Mago : Il faut savoir qu’avec l’ovni qu’on était en 2011, on est arrivé en finale parce qu’on avait une base fan qui était hyper motivée pour nous aider et ça, c’était super. Après, ça nous a pas spécialement apporté plus de public par contre on a eu une espèce de maitrise de la scène, les costumes, tout ça… c’est arrivé à Emergenza. Le premier concert qu’on a fait, on était en jeans-baskets, au Gibus. Deuxième concert en costumes. Troisième concert je crois qu’il y avait quelques maquillages. On est arrivé en finale au Trianon avec les lancers de confettis, de ballons, etc... En fait, ça nous a aidés, un truc de fou, puisqu’on a compris qu’il fallait qu’on développe notre univers. Julien Delpy [ directeur du Festival Emergenza ], qui est super cool comme mec, avec qui on a sympathisé, nous a conseillé de faire toujours un peu plus, donc on a joué cette carte là et on a vu que ça commençait à plaire à notre public. Il y a eu un déclic entre les deux premiers concerts. Quand ils nous ont réinvités hors concours, au Bataclan en 2013, là on avait fait un show avec de la magie, on avait des figurants sur scène, et des tas de trucs.
En fait, on doit l’évolution scénique à la rapidité d’installation d’Emergenza, du fait que, quoiqu’il arrive, il faut envoyer, t’as un pépin, t’envoies quand même, et aujourd’hui c’est un truc qu’on a gardé. Ça a été très formateur. C’est cool car aujourd’hui on est capables de faire une balance très rapidement, on est capable même si c’est compliqué sur scène, d’envoyer la purée, c’est une bonne école.
Ça nous a permis de faire de nombreuses scènes intéressantes après comme le Batofar, car les gens qui nous ont vus et les producteurs qui étaient là se sont dit « Ils sont chelou ces mecs-là, par contre ils ont du public, il y a un truc qui se passe sur scène, on va les faire jouer ailleurs » et donc, pour nous, ça nous a apporté de la radio, d’autres concerts…

Vito : Moi qui ai fait le Fallenfest avec mon ancien groupe, avec lequel on est arrivés en finale, ça nous a permis de pouvoir jouer au Trabendo, de faire la Finale à la Cigale. Malgré tout, même si tu dois faire payer à tes potes une prévente à 10€, au final, c’est peu cher payé pour un concert, vu qu’il y a plusieurs groupes. Ça nous permet de jouer sur des belles scènes et vu comment c’est difficile d’organiser un concert avec tes propres moyens aujourd’hui, je trouve que c’est super pour des groupes qui débutent. Sans ça, je ne suis pas sûr que j’aurais pu jouer à La Cigale ou au New Morning, avec Emergenza du coup.

Le Mago : On a toujours été du genre à ne pas vraiment écouter ce que nous disaient les autres, par rapport à ce qu’on nous a dit sur les conditions de programmation, parce que sinon on chanterait en anglais, on ne ferait pas cette musique-là, on aurait peut-être pas les costumes ou autres. On s’est laissé un peu porter par notre intuition. Ça a toujours plus ou moins marché. On a tenté d’autres tremplins par la suite, en se disant qui si ça avait marché à Emergenza ça marcherait ailleurs donc dès le premier tour on est arrivés avec nos canons à confettis et nos costumes et les mecs nous ont dit « Hé ho c’est un tremplin là, vous n’allez pas gagner là » et juste parce qu’on était différents des groupes de Punks ou de Rock un peu standards, on a été mis dans une case, celle du groupe de rigolos et c’est tout.

Avez-vous un dernier message à rajouter pour conclure notre entretien ?

Le Mago : Ecoutez Magoyond sur Spotify, Deezer, Apple Music…

Vito : Venez nous voir en concerts, on est gentils ! Découvrez-nous sur Youtube…

Le Mago : …et devenez un zombie parce que c’est cool ! (rires)


Pour découvrir les zombies de Magoyond, c’est par ici : https://www.magoyond.com/

Merci de nous avoir lus,

Doro’



   

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