QUEYROCK OPEN AIR FESTIVAL
Interview de Rémi Cousty, organisateur du Queyrock Open Air Festival, réalisée par Aidan N. LeFloch, le 13 août 2022

 

Le Queyrock Open Air Festival, c’est un tout nouveau festival qui a eu lieu les 13 et 14 août 2022 à Ginestet, à 10 km de Bergerac en Dordogne. Au programme, du rock, du hard rock, du stoner, 14 groupes de la région et d’ailleurs, 2 scènes installées sur un terrain de 4 hectares, 7 groupes par soir.


Bonjour Rémi et bienvenue au tout nouveau festival Queyrock. Merci d’accueillir Ultrarock pour cette première édition.

Tu peux te présenter pour les auditeurs d’Ultrarock ?

Je suis Rémi, je travaille dans le monde du spectacle depuis quelques années maintenant. Avec une bande de copains, on a décidé de monter notre propre festival, 100% rock, à la campagne, en Dordogne.



Comment est né le Queyrock Festival ?

On avait l’habitude d’aller ensemble dans les concerts de rock, on est des habitués du Hellfest tous les ans. On va dans pas mal de festivals de ce genre et on s’est dit : « On est tous natifs d’ici, quasiment, pourquoi on n’essayerait pas de faire ça chez nous ? ». C’est vraiment cette simple idée qui nous a habités.



En quoi consiste le noyau dur, l’équipe du Queyrock ?

A la base, on a un noyau de techniciens, d’amis, et de famille, qui nous suivent. Tous ces bénévoles, près d’une centaine maintenant, se sont greffés autour de nous parce que le projet les intéressait. Ils ont accepté de nous aider dans cette aventure. Et c’est ce qui fait que nous avons pu proposer cette édition, ici à Ginestet.



J’ai entendu dire que l’année dernière vous avez fait un essai dans un jardin quelque part, et que c’était plutôt pas mal. C’est vrai ?

[RIRES] C’est un peu chiant à dire car ça nous vieillit, mais c’était il y a quatre ans. C’était plus une fête d’anniversaire améliorée entre techniciens et on s’est dit : « Oui, en fait, pourquoi on ne le fait pas vraiment ?! ». Et ça n’a jamais quitté nos esprits. Comme toute idée de base, elle est partie de rien et on a essayé de développer ça sur le plan professionnel et que ça plaise pour le plus grand nombre.



Est-ce qu’on peut créer facilement un festival ? C’est un coût quand même. Vous avez eu des aides, des subventions ?

On a présenté notre projet à tous les organismes d’Etat, la région… On a commencé par la commune qui nous soutient à 100%, le département, la région, la communauté d’agglomération. Tout le monde a été emballé. On a eu également des partenaires privés qui ont adoré l’idée qu’on puisse faire venir le batteur d’AC/DC, par exemple, dans un champ, au milieu de la campagne, ainsi que des mécènes qui nous aident. Ils nous ont dit : « Oui, on y va ! ». Donc tout cela a fait qu’on a pu monter le projet.



Le nom sonne bien. Ça veut dire quoi le « quey » de Queyrock ?

Queyrock, il faut prononcer le « Y ». C’est tout simple. Ici nous sommes au lieu-dit Le Queyroux. Et donc on a appelé le festival, Queyrock.



Le Queyroux, que l’on ne trouve pas du tout sur les cartes ?!

[RIRES] Non, pas encore, on espère que l’année prochaine, ce sera plus facile à découvrir.



Tu me disais tout à l’heure que vous étiez fans du Hellfest et autres festivals. Avez-vous déjà œuvré dans certains de ces évènements ?

Tout à fait, on a des techniciens qui travaillent au son, à la lumière et à la vidéo, qui ont l’habitude des festivals. Ils tournent avec des acteurs et des chanteurs connus. Du coup, comme ce sont des copains de boulot, ils ont accepté de jouer le jeu et de venir ici. On est tous en tournée à l’année et ça facilite les choses d’avoir des techniciens avec nous pour l’organisation.



Comment construit-on une programmation lorsqu’on est un tout nouveau festival ?

Déjà, je dirais, par goût ! C’est-à-dire que, parmi tous les festivals dans lesquels on va, on les a vus, comme Chris Slade, Wall Of The Sun, et ça nous a plu. On s’est dit, on les veut absolument. On les a contactés, on est passé directement par la grande porte. On a appelé les manageurs des groupes, on a présenté le projet. « On propose un nouveau festival dans un cadre rural où il n’y a rien autour. Ça n’a jamais été fait avant. Est-ce que ça vous dit de venir ? ». Ils ont tous dit « oui ». Et tous ceux qui jouent sous la Discovery Stage et qu’on connaissait un peu moins, sont des artistes en devenir qui nous ont été suggérés. Ils ont très vite dit « oui » aussi. Ce qui les a motivés, entre autre, c’est ce temps d’échange que l’on propose entre artistes confirmés et artistes en devenir… comme tu peux le voir, toutes les loges sont les unes à côté des autres et sont aménagées pour ces échanges. Tout le monde a aimé le concept, tout le monde a joué le jeu et c’est top.



Avez-vous déjà la volonté d’aller plus loin avec un Queyrock II ou est-ce un one shot ?

Ce ne sera pas un one shot, on peut l’affirmer. Le Queyrock II viendra. On va attendre les résultats… et on espère qu’il sera annuel.



Du rock, du hard rock, du stoner, pour cette première édition. C’est le cœur du Queyrock Festival ou allez-vous vous ouvrir à d’autres horizons ?

Ce qu’on a pu observer, c’est que les festivals, en grossissant, comme par exemple le Garorock, qui est le plus gros festival du coin, à Marmande, partait d’un univers rock et, au final, ils se sont ouverts à des artistes hip-hop et électro. Nous, ce qu’on souhaiterait faire, c’est rester dans l’univers rock. Le rock c’est générationnel, c’est hyper large. On peut proposer pas mal de choses comme du pop rock, du rock n’roll, du hard rock, du stoner, et même du metal. C’est vraiment ce qu’on a envie de présenter, on veut vraiment que ce soit notre identité musicale. On cherche à faire venir des gens de n’importe quel horizon, des familles amatrices de découvertes ou des vieux briscards barbus qui ont l’habitude et qui veulent voir leurs groupes préférés. C’est vraiment tous ces gens que l’on veut fédérer autour du festival. Pour encourager ça, on fait la gratuité pour les enfants de moins de 11 ans… on a vraiment envie que tout le monde vienne.



Au niveau de l’organisation, vous avez trouvé facilement des bénévoles ?

L’avantage, c’est qu’on est du coin ! Le terrain où se trouve le Queyrock, c’est chez nous. Nous sommes propriétaires du terrain. Etant d’ici depuis que nous somme petits, on connait beaucoup de gens, on les a tous fédérés autour de ce projet. Donc non, on n’a pas eu trop de mal à trouver des bénévoles.



Comment on arrive à faire adhérer tout un village à un festival de rock ?

Ginestet, je ne veux pas dire de bêtises, fait moins de 1500 habitants. Toujours pareil, on est arrivés par la grande porte. C’est-à-dire qu’on s’est présentés… on a présenté le projet tout d’abord au conseil général, on a répondu à leurs questions et, au final, ils ont voté à l’unanimité la tenue du festival à Ginestet. Donc ils étaient très emballés dès le début et ils nous ont soutenus tout du long. Et je les remercie d’ailleurs pour ça, c’est plaisant de se sentir soutenu.



Pour vous, l’affiche de rêve, ce serait quoi ?

Le summum, ce sont des artistes qu’on ne pourra pas s’offrir avant quelques années je crois [RIRES]. On est sur un format découvertes musicales et têtes d’affiche. Je pense qu’il faut lier les deux. Pour les têtes d’affiche, on va essayer de faire venir tous ceux qu’on peut. On aimerait faire venir des artistes comme Gojira qui, aujourd’hui, remplissent des stades. Ce serait vraiment le rêve ultime de l’asso. On aimerait tellement les faire venir. Et d’autres artistes du même genre.



Gojira fait encore des petites salles !

Oui, on espère un jour les faire venir. C’est notre rêve pour l’instant. En plus, ils ne sont pas très loin, même si certains ont déménagé aux Etats Unis. Mais ils sont natifs de la région. Peut-être que, d’ici quelques éditions, on les contactera et on tentera notre chance.



Qui ne tente rien, n’a rien !

Exactement.



C’est quoi l’objectif pour cette première édition ?

Le retour du public, c’est ça qui nous intéresse. Savoir si l’édition leur a plu ou pas, si le format leur plait. Ce qu’ils ont aimé, ce qu’ils n’ont pas aimé. On peut aussi parler finances. Ce qu’on cherche, pour cette première édition, c’est juste la stabilité financière, qu’on puisse retrouver nos petits, comme on dit. Voilà, c’est vraiment l’expérience des festivaliers qui nous intéresse. On souhaite devenir pérenne, si on peut, prendre un peu d’ampleur. Mais on ne souhaite pas devenir une énorme usine comme d’autres. On ne deviendra pas Hellfest, si vous voyez ce que je veux dire. Ce n’est pas l’objectif. On veut faire un festival proche des gens, c’est ce qui nous intéresse.



Nous arrivons à la fin de cette interview. Je te laisse le mot de la fin, si tu veux rajouter quelque chose qu’on n’a pas abordé et qui te tient à cœur, c’est le moment.

Je voudrais remercier Ultrarock pour cette interview. Je remercie tous les médias qui nous ont donné de la visibilité et de permettre au Queyrock Festival d’exister. Je voudrais également, et c’est très important, remercier tous ceux qui se sont investis dans ce projet, les bénévoles, les techniciens, la famille, les amis, tous ceux qui nous ont soutenus. Et j’ai envie de dire à tout le monde, soyez là l’année prochaine, on remettra ça !



Le site du festival : https://www.queyrock.fr/

Aidan N. LeFloch




 

 
 
 
 

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