R E A V E N
L'interview de Roméo BASSI, réalisée par Doro’ via Skype, le 16 Juin 2021

 

Les rockeurs de REAVEN sont actuellement en promotion, à l’occasion de la sortie imminente de leur EP, intitulé « (Be)For Tomorrow ». Nous avons eu l’opportunité de rencontrer Roméo Bassi, chanteur-guitariste et fondateur du groupe, pour discuter de cette nouvelle production musicale.

Bonjour Roméo. Comment vas-tu ?

Super bien et toi ? C’est une journée particulière d’interviews, ça faisait longtemps que j’en avais pas fait ! (rires)

En même temps c’est normal vu que vous sortez un nouvel album ! (rires)

Effectivement ! Mais c’est un EP ! (rires) L’album on l’a terminé depuis fin 2020, t’imagines ?! On a fini de le masteriser en janvier de cette année, puis on s’est dit que ça ne servait à rien de le sortir puisqu’on n’a pas de tournée prévue. On ne va pas sortir tout l’album alors qu’on ne pourra pas le défendre sur scène.
Du coup on a trouvé la solution de l’EP, dans lequel on présente 2 inédits et c’est bien ! (rires). On le fait presser en 500 exemplaires. C’était chiant de ne rien sortir non plus, de laisser les gens sans aucune nouveauté à entendre, mais d’un autre coté on a prévu une bonne promo pour l’album à venir.

Pour ceux qui ne vous connaissent pas, peux-tu nous présenter REAVEN en quelques mots ?

C’est un groupe de Pop Rock français, où on a ajouté quelques petites sonorités Electro à nos sons. On est en place depuis 2017 sous ce nom, on a déjà fait 2 tournées européennes. On était censés en faire une troisième et on devait tourner aux USA mais tout a été repoussé du fait de la covid.
Je pense qu’on peut aussi nous décrire comme un groupe assez ouvert musicalement, en tous cas c’est comme ça que je le vois. On a un univers qui est quand même assez large, dans le monde de la musique Pop Rock. On peut aller dans un titre hyper Rock ou dans un titre hyper acoustique et épuré. C’est quelque chose qui nous tient à cœur et qu’on aime bien dans chacun de nos albums et de nos productions. On aime bien avoir de la diversité et vraiment explorer pas mal de choses, pas juste rester dans le même thème. Dans nos albums, tu ne vas pas entendre douze fois le même titre. Le but c’est vraiment d’avoir un fil conducteur dans notre son et dans les mélodies, bien sûr.

Je connais ton groupe depuis quelques années déjà, bien avant REAVEN… Je vous ai vus en concert pour la première fois au Fallenfest à Paris, en 2012. J’ai retrouvé la date ! (Rires) Qu’est devenu THE DISTROY ?

Il faut savoir que la formation a évolué depuis ce moment, les membres ont changé depuis l’origine du groupe THE DISTROY, qu’on a créé quand on avait 13/14 ans. J’ai créé le groupe et le seul membre qu’il reste de cette formation est Vince, le batteur, qui est vraiment là depuis le début, c’est donc une longue histoire d’amour, comme tu peux le voir. Ce qu’il s’est passé, aussi, c’est que notre musique a un petit peu changé, un peu évolué. On voulait quelque chose de nouveau car on pensait que c’était moins pertinent de continuer à s’appeler THE DISTROY avec une formation qui n’était plus la même, et surtout notre musique qui était un peu différente. Donc a souhaité changer ça. Et aussi, il n’y a pas de connotation avec REAVEN, ça sonne anglo-saxon, ça n’a pas de signification particulière en anglais, contrairement à THE DISTROY dont certains pensaient qu’on faisait du Hard Rock, car il existe un autre groupe du même nom. Ce que j’ai toujours expliqué à l’époque, quand on faisait des interviews, c’est que THE DISTROY avec un I ce n’était pas le même groupe que celui avec un E ! (rires). Donc avec REAVEN maintenant, il n’y a plus de soucis ! (rires)

Que fais-tu dans le groupe ? Je sais que tu es chanteur et guitariste. As-tu d’autres talents cachés ?

En plus d’être chanteur lead et guitariste, je suis aussi auteur-compositeur du groupe. Sur le projet REAVEN on travaille de la manière suivante : j’écris et je compose les titres, ensuite je travaille en binôme avec Vince qui est aussi choriste, on travaille les arrangements ensuite ensemble. Et comme il a aussi une double-casquette d’ingénieur du son, le travail de production sonore se fait plus tard avec lui en studio. On est hyper complémentaires. Je suis à l’origine des titres, le milieu on le travaille ensemble, et à la fin le mixage et l’enregistrement c’est sa partie.

Donc en fait, tu fais composes tout et les autres te suivent, c’est ça ?

On peut le voir comme ça oui. J’arrive très souvent avec un piano-voix ou un guitare-voix que je présente, et c’est vrai que c’est moi qui apporte le squelette du morceau et la matière première. Après, il y a un vrai travail à deux qui se fait pour les arrangements, ou pour habiller le morceau avec certaines couleurs et certaines directions artistiques et ça, je ne le fais pas tout seul. Mais c’est vrai que le tout début, ça a toujours été moi, même à l’époque de THE DISTROY, qui apportais les mélodies et les compositions.
Après, pour le live, c’est un petit peu différent, là on travaille à quatre. Comme je déteste présenter un concert où tu as l’impression d’entendre les morceaux en studio, et que je veux toujours présenter toujours quelque chose de nouveau pour le public, qu’on fasse des morceaux acoustiques ou électriques, là on se met à quatre en répétition, on bosse des versions différentes, réinterprétées pour le live et tout le monde prend part à cette partie-là.

C’est pas un peu compliqué de travailler avec toutes ces périodes de confinement/déconfinement à répétition ?

C’est hyper contraignant, en fait. Je n’ai pas à me plaindre par rapport à REAVEN parce qu’on a pu faire beaucoup de choses, on s’est confinés, on a un studio d’enregistrement, donc on a travaillé tout le temps, tous les jours, 6 jours sur 7, depuis le début de la covid, y compris le samedi ! (rires). On a avancé sur beaucoup de choses, on a pu composer, enregistrer, finir l’album, sortir un nouveau clip, développer pas mal de choses. Par contre, pour ce qui est des répétitions, de se voir et de se retrouver, ça a été super dur. On n’a presque pas pu répéter ensemble en un an, sauf quand c’était vraiment nécessaire parce qu’on avait, par exemple, un concert acoustique filmé, là, il fallait bien qu’on répéter à un moment ou à un autre. Mais entre les couvre-feux, les attestations pour se déplacer, etc… c’est vrai que c’était pas simple.

Tu parlais du concert acoustique que vous avez fait à Troyes, à l’Hôtel de Ville, il me semble. Comment s’est faite cette collaboration, qui est tout de même assez inédite ?

C’est complètement inédit, c’est complètement insolite et c’est complètement ça qu’on voulait en fait ! (rires). Tout était à l’arrêt. On a tourné ce mini-concert acoustique en mars, il a été diffusé en avril, donc c’est quand même très récent. A ce moment-là, on revient en arrière et tout était arrêté. On ne pouvait rien faire, absolument aucun concert, rien du tout, donc on voulait quand même avoir des choses à présenter, de manière originale.
On reprend nos titres, dont des inédits, en acoustique, dans un lieu complètement insolite, parce que voir un groupe de Rock qui joue dans un lieu qui ressemble à un petit Versailles, c’est tendu, et c’est aussi montrer que les gens nous connaissaient plus facilement pour nous avoir déjà vus en concert, sous notre format « classique » je dirais, en « électrique-Rock », et c’était super sympa pour nous de montrer qu’en acoustique, on pouvait apporter aussi une couleur différente.

Est-ce que vous prévoyez de faire d’autres évènements de ce style, en attendant que les vrais concerts reprennent et que la vie normale revienne ? (rires)

(rires) Oui d’ailleurs le premier concert qu’on fait depuis la période covid, c’est le 22 Juillet prochain et c’est un concert qui a été booké suite à cette prestation… cette vidéo live qu’on ait pu faire en avril. On jouera en acoustique parce que c’est un format qui est aussi parfait pour les jauges restreintes et avec les contraintes actuelles.
Pour nous, jouer en acoustique est évidemment moins contraignant, techniquement parlant, en termes de matériel, et pour de jauges réduites, c’est un bon format pour pouvoir reprendre les concerts.

Ce sera donc chez vous, à Troyes ?

Oui ! On a été démarchés pour y jouer. Ça nous fait vachement plaisir d’y rejouer, de commencer par notre ville parce qu’on y a quand même passé un an, ce n’était pas prévu. On était tous sur Paris, car on était sur le point de repartir en tournée à l’étranger. Ça me fait vraiment plaisir de commencer notre première date ici, et de commencer à présenter nos titres inédits, qu’on n’a littéralement jamais joués en live, que les gens n’ont jamais entendus, qu’on jouera pendant ce concret. C’est un peu aussi une première.

Et donc je vais rater tout ça ? (rires)

Carrément ! (rires) ça ne va pas du tout ! (rires)

Quels seraient tes 3 arguments phares pour convaincre un auditeur qui ne vous connait pas, d’écouter REAVEN et de vous suivre en concerts éventuellement ?

Un auditeur qui ne nous connait pas va trouver un peu morceau à son pied, ou à son oreille (rires). Il y aura une diversité qui lui sera proposée. S’il est plus Pop, il aura des titres Pop, si il est plus Rock il aura des titres Rock, s’il aime un mix des deux, il aura le mix des deux ! Donc je pense que, déjà, sur un concert complet, et sur un album qu’il va entendre, il va pouvoir se laisser séduire par un ou plusieurs morceaux, selon son univers à lui.
Ensuite, je pense aussi qu’on est un groupe fondamentalement live, donc pour convaincre un auditeur, je vais lui dire de venir nous voir sur scène parce que c’est là où on se sent le mieux et où on défend le mieux notre musique, tout simplement. Où on essaye d’avoir une interaction hyper forte avec les gens qui sont à nos concerts, c’est toujours ce qui nous boostés, d’ailleurs, quand on était en tournée. Donc je pense qu’on est un groupe à découvrir en live.
Et puis, pour le troisième argument phare… pour la découverte ! Pour le plaisir de nous découvrir ! Et je pense que ce serait un bon challenge pour essayer de surprendre n’importe qui ne nous connait pas, qu’il vienne découvrir notre univers, qui a beaucoup évolué et qui, je l’espère, s’enrichit d’année en année.

Je te confirme que le groupe a vraiment évolué. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé entre temps, j’ai peut-être raté des épisodes (rires). Ce que j’ai écouté récemment, à savoir « (Be)For Tomorrow », c’est hyper abouti et carré, il n’y a rien à redire en fait !

Merci c’est gentil. Ça me fait plaisir car effectivement tu nous as connus il y a presque 10 ans, donc tu nous as vus à une époque où on commençait à fouler le sol des scènes parisiennes. Oui, c’était une autre époque, et on a tout simplement grandi musicalement, je pense, et on a surtout trouvé ce qui nous correspondait en termes de sons et d’univers. Au début, c’était un peu instinctif. Le début de notre groupe, tout ce qu’on faisait était hyper instinctif, dès qu’il y a une bonne mélodie on y va, on fonce ! Puis on a essayé de développer une couleur et un son, à l’époque de THE DISTROY, puis de REAVEN, ce qui a été compliqué car c’est hyper difficile d’avoir une identité propre sur un projet et que les gens surtout se disent « Ah tiens, ça c’est du REAVEN! ».
C’est quelque chose de compliqué et puis même nous, ça é été d’abord de trouver quelque chose qui nous plaise, à proprement parlé. C’est pour ça que le prochain album est clairement le plus abouti. Pour moi, c’est un genre de mix entre ce qu’on était-il y a 10 ans, le coté instinctif, un peu brut de décoffrage, le mix avec « Unbreakable », l’album qu’on a sorti en 2018, qui est assez catchy, avec des titres qui accrochent, qui sont plus édités pour le format radio, quelque chose d’assez efficace. Le prochain album je pense qu’on l’a fait entre le côté instinctif, le côté catchy et surtout en conservant la diversité qu’on a toujours voulu défendre.

J’ai clairement vu l’évolution du groupe depuis 2012 et je suis contente quand un groupe que j’aime bien grandit comme ça !

Même nous ! Tu sais quand je réécoute ce qu’on’ a fait à la période de la Cigale [Fallenfest], j’aime toujours les compositions qu’on faisait à l’époque parce qu’il y a un truc qu’on a toujours gardé, en tout cas un truc que j’ai toujours voulu conserver dans ma manière de composer : il faut que les titres aient une bonne mélodie. Je suis hyper autocritique et perfectionniste sur mes choix de titres et ceux que je décide de développer et qu’on produise. Si la mélodie n’est pas bonne, je la mets à la poubelle direct. Ça ne m’intéresse même pas.
Les choses que j’aime bien, quand les gens viennent nous voir en concert, quelqu’un qui ne nous connait pas, je veux qu’il reparte avec au moins un bout de nos morceaux dans la tête ! C’est hyper important pour moi qu’il y ait au moins un titre qui l’ait marqué. Quand j’arrive à faire ça, pour moi, c’est gagné mais, du coup, ça fait trier beaucoup de morceaux. Rien que sur mon portable, des morceaux de compositions, je dois en avoir des centaines, et dedans, je vais en jeter 70% qui, pour moi, ne sont pas intéressants et je les développerai probablement jamais, en tout cas pas pour ce projet-là.

As-tu une petite anecdote de concerts à nous raconter ?

On a joué en Bulgarie, sur un festival de Rock, le plus gros du pays. On était en tête d’affiche de la seconde scène. Il y avait 3 scènes et sur la principale il y avait Iron Maiden et Judas Priest. C’était un festival hyper Hard Rock/Metal, vu les têtes d’affiches (rires) et nous on était le seul groupe Pop/Rock. On s’est demandé pourquoi ils nous ont mis en tête d’affiche (rires). C’est la première qu’on jouait en Bulgarie et on s’est dit qu’on allait se prendre des canettes de bières ou des cailloux sur la tâte (rires) et en fait ça a été un carton. On a eu deux rappels, c’était la folie. Sur la tournée européenne c’est un des plus gros souvenirs car on n’a jamais eu aussi peur de monter sur scène (rires). On avait entre 5.000 et 7.000 personnes devant nous et on est ressortis de là en se disant que c’était juste dingue comme live.

Avez-vous des projets de tournées à venir ?

On a joué dans beaucoup de pays et la prochaine étape devait être les Etats-Unis, en 2020, on devait partir pendant 6 semaines de tournée, dans 13 villes sur toute la Côte Est, les billets d’avions étaient achetés et tout est tombé à l’eau mais on va essayer de refaire ça pour 2022. D’autres dates sont prévues aussi en Amérique Centrale et en Amérique Latine, on a été contactés pour jouer au Panama, parce qu’apparemment notre musique plait beaucoup là-bas. J’aimerais beaucoup y jouer car on m’a dit plusieurs fois qu’ils ont un public très Rock et il y a moyen que ce soit hyper sympa.

Quel serait ton dernier mot de la fin pour clôturer notre interview ?

On serait déjà super contents de retrouver notre public, les gens qui nous suivent et ceux qui seront là le 22 Juillet et aux autres dates qui sont en train de se booker, en France et à l’étranger. On a juste hyper hâte de retrouver tout le monde, d’avoir des retours publics, des sensations de live… car c’est clairement ce qui a manqué le plus.
Du studio, on en a fait tellement cette année, qu’il n’y a pas de soucis (rires), mais c’est vrai que retrouver un peu les sensations, retrouver les gens qui chantent le morceaux avec nous, juste d’avoir des sourires, si possible non masqués à ce moment-là, c’est le petit mot de la fin : on a hâte de retrouver tout le monde !

J’ai hâte de vous revoir un jour, si vous venez à Paris ? (rires)

Ça arrivera forcement ça ! J’espère bien et ça me ferait plaisir de te revoir à un de nos concerts.
Merci pour l’interview ! C’était cool !


Le site : https://reavenmusic.wixsite.com/reaven
Doro'



 

 
 
 
 

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