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V U L C A I N


Interview réalisée par Adèle et M@x Born
 

C'est à Rouen, à l'Antre De Malt, que nous sommes allés à la rencontre du power trio rock'n roll VULCAIN. Effectuant pas moins de deux "release party", les compères se sont prêtés sans détour au jeu de l'interview.


Ce soir nous sommes à Rouen, mais hier comment s'est passé votre release party au Dr Feelgood ? Et pourquoi en avoir fait deux ?

Daniel Puzio (chant, guitare)  : Paris ça nous semblait évident, nous sommes parisiens, donc ce qui était super c'était de retrouver plein de gens, il y avait vraiment beaucoup de monde hier soir.

Marc Varez(batterie)  : Et nous sommes venus le faire ici à Rouen, pour Fabien, le patron de l'Antre du Malt, dont c'est l'anniversaire aujourd'hui, c'est un ami et il nous a proposé de venir. Ca nous permettait aussi de faire quelque chose ailleurs que Paris pour une fois !

Nous sommes proches de la sortie de l'album « Vinyle », en effet il sort dans quelque jours… Est-ce stressant pour vous ? Ou grisant ?

Marc : C'est plus grisant que stressant, on est comme des gamins, on a reçu les albums mardi, on a répété jeudi, on découvrait nos nouveaux jouets.

Daniel  : Ca rebooste !

Marc  : Stressé, non, car on en a quand même fait pas mal des albums donc on sait un peu ce que c'est ! Au total 13 ! C'est notre 9 ème album studio ! On espère que ça va bien marcher, surtout que nous avons trouvé un bon label.

D'ailleurs pouvez-vous nous parler un peu du label ?

Marc  : Oui bien sûr, le label est « Season of Mist », on a été étonné car d'habitude ce n'est pas leur style de musique, et surtout ce qui est important c'est qu'ils s'intéressent à toute notre carrière, tout va ressortir en vinyle, donc ça s'est bien !

Nous avions une question sur le nombre 13, 13 albums au total, ça porte bonheur non ?

Daniel  : Oui oui !

Marc  : Moi je ne suis pas superstitieux donc bon !

Quand vous pensez à la longévité du groupe, cela vous fait plaisir ? Qu'est-ce que vous ressentez ?

Daniel  : Forcément on adore ça, de se retrouver partout en France, c'est pour cela que nous faisons de la musique.

En un mot ou une formule, comment décririez-vous votre dernier album ?

Marc  : C'est du vulcain ! Là nous n'avons pas tenté autre chose, nous avons fait ce que l'on sait faire de mieux, du rock n roll comme on le sent, comme on a fait pour l'album V8, on a pris le temps pour composer ! Car oui il y a eu en effet 5 ans d'écart entre ces deux albums ! Même si entre deux nous avons fait le choix de fêter les 30 ans de Rock n roll secours en réenregistrant 30 ans après le même album.

Qu'est-ce qui vous a donné envie de reprendre le chemin des studios après cette longue pause ? Cela vous a-t-il manqué ?

Daniel  : Le studio n'est pas ce qu'on préfère…

Marc  : C'est excitant car on sait qu'on va sortir quelque chose de nouveau, mais on n'a pas envie non plus de passer toute notre carrière uniquement là-dessus, on a envie encore de proposer de nouvelles choses, de présenter de nouveaux morceaux, de s'amuser quoi ! Nous ne sommes pas le genre de groupe à s'enfermer 6 mois dans un studio. C'est le live qu'on préfère, nous composons souvent en répétition… Après on maquette un petit peu.

Est-ce que vous vous voyez déjà construire de nouveaux albums ?

Marc  : Là on n'y pense pas encore, on préfère bien travailler celui-là !

Pourquoi le titre « Vinyle » pour cet album ? Est-ce un titre qui sous-entend le fameux « c'était mieux avant » ?

Daniel  : Ouais quelque part un petit peu ! C'est surtout qu'il nous fallait deux syllabes : Vi-nyle ahah ! Le texte n'a rien à voir mais j'ai vu une série Américaine produite par Scorsese et Mike Jagger qui s'appelait Vinyle, qui parlait des années 70, Led Zeppelin, et donc je me suis dit « on va l'appeler vinyle ».

Marc  : Et puis le vinyle a fait son grand retour, lorsqu'il n'avait jamais disparu et c'est quand même extraordinaire ! C'est un format qu'on disait « oublié » avec l'apparition du numérique qui arrivait à grand pas, et tous les fans de rock s'accordent à dire que le son d'un vinyle c'est quand même mieux qu'une clé USB ou un fichier sur un ordinateur et qu'un son MP3. Ce qui est malheureux c'est qu'on a passé beaucoup de temps à regarder les pochettes de vinyle, tout détailler, c'était un moment magique pendant qu'on écoutait l'album ! C'est un format sympa, c'est grand, tu peux t'éclater ! Dans l'histoire du rock il y a des pochettes extraordinaires… Avec le mp3 on n'arrive pas à faire ça !

Comment ça se passe chez vulcain, est-ce que vous avez un stock de morceaux ou c'est vraiment de la matière récente pour vinyle ?

Daniel  : Alors les titres se sont enchaînés, on n'a pas de stock ! Le riff arrive à la répétition, et deux heures après c'est presque fini, le titre est presque fait. Ce qui veut dire que si nous refaisons un album il va nous falloir le temps de se vider la tête de celui-là déjà, mais pour le moment on se focalise sur lui !

Où a-t-il été enregistré ?

Marc : L'enregistrement s'est fait chez moi mais par contre on l'a fait mixer ailleurs, à Orléans.

Daniel  : C'est notre ingénieur du son qui nous suit depuis 4/5 ans durant les lives, avec un de ses copains qui est un pro du studio ils nous ont proposé de mixer ça.

Marc  : Moi je ne me sentais pas de le faire, je voulais prendre le recul nécessaire, car c'est super dur de s'occuper d'un album quand tu joues dedans, là on voulait un son qui changeait un peu, c'était bien de bosser avec d'autres gens aussi !

Alors, on va revenir sur les thèmes, vous évoquez le plaisir, les bons moments comme dans Backline Music, l'Alcool avec décibel, les femmes avec darling, la critique sociale et religieuse… La dérive de l'être humain, ça vous préoccupe ?

Marc  : Oui c'est ce qu'on vit tous les jours donc forcément ça inspire Daniel.

Daniel  : C'est ce que je dis souvent, dans une musique comme celle-ci on ne peut pas parler des oiseaux qui sont dans les prés, et du « je suis à bord de ma Cadillac », surtout en français, donc j'essaie de parler d'actualité, c'est l'histoire de notre vie ! Sauf l'alcool ça dépend haha !

Marc  : Notre but n'est pas de créer des slogans politiques, d'autres groupes le font très bien, on parle de notre société tout simplement et des thèmes du rock'n'roll en général !

Par rapport au titre Motör, dédié à Lemmy, on imagine que l'annonce de sa mort a dû vous toucher… Vous qui avez croisé sa route, pouvez-vous nous en toucher deux mots ?

Daniel  : Alors, c'était un super mec, une antistar au possible, avec qui on pouvait communiquer, par exemple on a joué avec Iron Maiden et, à part Nico à 6 heures du matin au bar on n'a pas pu les approcher ! Lemmy on l'a connu en 83, et tout de suite il y a eu le feeling ! Ils nous ont demandés pour jouer avant eux à Paris et à Lyon, et les deux dernières fois où on a joué au Hellfest ils étaient là, mais la dernière fois il était assez affalé.

Marc  : c'était d'ailleurs peu de temps avant sa mort…

Daniel  : Je ne sais même pas s'il nous a reconnu.

Marc  : Rien que sur scène déjà, on avait mal pour lui, ainsi que dans les loges, on avait la gorge serrée en repartant… Mais évidement Motörhead/Vulcain c'est une grande histoire !

Daniel  : Petite anecdote, on a joué à Lyon en 2010, c'était complet, et à la fin du concert il y a un responsable technique de Motörhead qui est venu nous chercher, il nous a emmené dans une pièce où ils étaient tous les trois et nous étions tous les trois également, ils voulaient simplement nous dire au revoir et nous remercier ! Là on s'est senti tout petits !

Marc  : Un de leur technicien nous a avoué qu'il avait été appelé pour faire la tournée de Metallica, mais qu'il avait préféré rester avec Motörhead car « eux au moins, quand ils me croisent le matin ils connaissent mon prénom », c'était ça Motörhead ! Une vraie équipe avec de bons techniciens, un bon groupe de rock'n'roll.

On a vu qu'il y avait déjà des dates de prévues, c'est peut-être un peu tôt mais est-ce que vous serez à l'affiche du Hellfest 2019 ?

Marc  : Ahhhhhhh, on va tout faire pour, en ce moment ces festivals s'occupent principalement de leur tête d'affiche, donc nous ça viendra après, donc on ne peut rien dire pour l'instant !

Qu'est-ce que ça vous a fait d'ailleurs de jouer au Hellfest ?

Daniel  : Le Hellfest c'était la plus grosse scène qu'on ait faite !

Marc  : 2010 c'était déjà très bien, mais le fait de pouvoir revenir en 2015 l'était aussi ! C'est un super festival qui nous a permis de jouer devant beaucoup de monde, après on a fait d'autres grands concerts…

Daniel  : Même si on a joué à midi malheureusement, on a eu du monde haha.

Il y a de plus en plus de festivals français qui font soldout vous en pensez quoi ?

Marc  : Eh bien c'est rassurant quand même ! On dit que c'est la catastrophe dans la vente des disques à cause du téléchargement, c'est vrai, nous on a la chance d'avoir un public assez fidèle, donc on peut compter sur eux, mais ce qui est rassurant c'est que même si les gens achètent moins de disques, ils vont aux concerts ! Le succès du Hellfest a permis à d'autres gens de prendre des risques pour créer d'autres festivals et c'est bien ! C'est un festival positif qui prend en compte des demandes du public, donc chaque année ça s'améliore ! Tous les ans il y a plus de confort pour les festivaliers. Personne n'arrive à la cheville du Hellfest ! Alors s'ils nous reprogramment cette année, même si c'est à midi, évidement on ne leur crachera pas dessus haha !

Quels ont été vos meilleurs souvenirs de concert ?

Marc  : Beaucoup ! Forcément pas mal de dates avec Motörhead, Bercy avec Iron Maiden même si ce n'était pas les conditions idéales, jouer à Bercy c'est quand même génial.

Daniel  : Les dates au Canada, parce qu'on a traversé l'Atlantique, c'était important pour nous, notre rêve. Beaucoup d'évènements nous ont marqués.

Marc  : Dans les années 80 ce qui a été important pour nous c'est qu'on a été un des rares groupes à pouvoir jouer en Angleterre, en chantant français, et avoir une reconnaissance du public en plus ! A Londres nous avons eu la chance de jouer au Marquee Club quand il était encore debout ! C'est un lieu quand même assez mythique. C'était marquant !

Est-ce que vous vous intéressez à ce qui se passe sur la scène française métal ou non ?

Marc  : Non on s'en fout des groupes on leur crache à la gueule ! hahah noooon, bah oui on s'y intéresse, en plus c'est un petit milieu donc on se connait tous, je dirais que ce qui est plaisant c'est qu'il n'y a plus la petite « gueguerre » comme dans les années 80 quand tout le monde se tirait dans les pattes, là maintenant chacun vit sa vie, il y a limite plus d'entraide, comme dans les plateaux communs… Comme ce que l'on fait d'ailleurs !

Quels sont les groupes qui font l'unanimité entre vous ? A part motörhead car c'est trop simple !

Daniel  : Les stones, on est des cinglé les Rolling stones! Et puis sinon les Guns n Roses, Aerosmith, Ten years After, ACDC, Saxon…

Marc  : On adore aussi les choses assez funky dans le hard-rock…

A quel âge avez-vous commencé à écouter ce style de musique ?

Daniel  : C'était en colonie de vacances avec les Stones pour moi !

Marc  : Pour ma part j'ai pris une grande claque à mes 7 ans avec Alice Cooper, j'ai vu comment ils étaient, j'ai dit à ma mère « plus tard je veux être comme ces gars-là » elle m'a répondu « Oh mon dieu… » et après je faisais du air-guitare devant ma glace sur du Alice Cooper.

A quel âge avez-vous commencé à jouer ?

Daniel  : Moi justement c'était en colonie de vacances, il y en avait toujours un pour faire de la guitare autour d'un feu de camp… Et ça ça m'a marqué, j'ai donc voulu faire de la guitare, et j'ai commencé à 19 ans.

Marc  : Moi j'ai commencé à jouer de la guitare avant la batterie, je me suis mis à la batterie je devais avoir 12 ans, la guitare c'était aussi pour les colonies quand j'étais scout haha.

En vous appuyant sur votre parcours, que pensez-vous du monde Hard-rock/métal en tout genre maintenant ? Est-ce que c'est mieux maintenant ou est-ce que c'était mieux avant ?

Marc  : Ce n'est pas facile de comparer car pour commencer il n'y avait pas les mêmes accès technologiques, qui changent quand même beaucoup de choses, il n'y avait pas internet etc… C'était donc plus dur pour des groupes comme nous de se faire une place, cela dit maintenant il y a plus de facilité, mais on est noyé dans une énorme masse aussi… Ce n'est pas mieux, c'est juste différent, je ne dirais pas que c'était mieux avant ! On se battait autrement, avec d'autres armes, et c'est difficile à comparer.

Dernière question, avez-vous un message à faire passer pour nos lecteurs/lectrices ?

Daniel  : Il faut que tout le monde écoute « Vinyle » haha ça m'a l'air d'être un bon album !

Marc  : Et aussi venez nous voir en concert ! Pour nous montrer (aux organisateurs également) si ça vous plaît !


Adèle et M@x Born




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