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W H I T E S N A K E


Interview de Joel Hoekstra réalisée par Aurelie P. Lawless
 

Il aura fallu plusieurs années avant que « Flesh and Blood », nouvel album de Whitesnake, ne voit le jour : quatre ans séparent ce dernier du « Purple Album » de 2015. L'occasion pour David Coverdale et ses musiciens émérites de faire un come-back avec une date unique en France au Hellfest de Clisson. Joel Hoekstra (guitare et chœurs) se prête au jeu des questions-réponses avec une simplicité et une gentillesse déconcertantes. Une belle opportunité d'en apprendre plus sur l'homme en général, dont le palmarès musical est assez incroyable.


Actuellement, « Flesh and Blood » fait une entrée plutôt remarquée dans les divers charts européens. T'attendais-tu à un tel engouement pour ce nouvel album de Whitesnake ?

Non, je ne m'attendais pas à quelque chose de précis en termes de succès commercial, je suis juste honoré d'en faire partie et content que notre musique se propage dans le monde. J'espère que les fans de Whitesnake apprécient le nouvel album !

Crois-tu qu'il soit risqué, parfois, pour un groupe à la renommée internationale comme Whitesnake, de sortir un nouvel album ? Car il y a toujours un certain clivage entre les fans de la première heure et les nouveaux fans et il est parfois difficile de contenter tout le monde, non ?

C'est vrai mais, malheureusement, je ne contrôle pas vraiment ces choses-là. De plus, tout ce que je peux faire c'est suivre la vision de David ( Coverdale, chanteur de Whitesnake ndlr ) et lui apporter mon soutien le plus complet, en tant que musicien et en tant qu'ami. David a vraiment le rôle de capitaine du navire, il mène la barque. Il donne les instructions quant à la direction que doit prendre l'album musicalement parlant. Même si la maison de disque ainsi que le co-producteur ont un mot à dire, David est le principal acteur.

C'est donc lui qui décide quel single doit émerger ou bien le label endosse ce rôle ?

Hmm, je crois que le label a choisi « Shut Up and Kiss Me » comme premier single, mais je ne me rappelle plus du second et du troisième, pour être honnête...

Est-ce que tu as un souvenir particulier provenant de l'une de tes tournées avec Whitesnake que tu chéris plus qu'un autre ?

Pas vraiment, j'apprécie tous les moments passés avec les gars car on est tous amis et la bonne ambiance règne, donc je me sens chanceux.


Vu que vous êtes amis, passez-vous également du temps ensemble en dehors des tournées ?

Eh bien... Nous venons tous d'endroits différents, j'habite à New York, Michael et David à Los Angeles, Reb à Pittsburg, Tommy à Santa Barbara, donc si je dois donner une réponse parfaitement honnête alors : non, pas vraiment, malheureusement. En revanche, on s'envoie des messages quasiment tous les jours, on est en contact presque permanent. A part ça, effectivement, on ne se voit pas trop en dehors des tournées.

Ca ne rend pas les choses compliquées pour pouvoir créer de nouveaux contenus ? Est-ce que vous vous voyez à ces occasions par exemple ?

Tout-à-fait, on se voit à ce moment-là, même si ça n'est jamais tout le groupe en même temps, pour enregistrer les démos, etc. David préfère travailler sur une idée plutôt avec moi ou Reb, donc lui et moi travaillons sur nos démos et les envoyons ou montrons à David. Ensuite, chacun enregistre sa partie, soit avec David soit avec le management.

Au-delà de ton rôle de guitariste au sein de Whitesnake, tu fais également partie de nombreux autres projets, tu es en tournée avec Cher au moment où nous parlons, notamment. Est-ce difficile, parfois, de devoir « switcher » entre plusieurs projets ?

Carrément, surtout en termes d'emploi du temps, ça peut rapidement virer à l'enfer. De plus, certaines personnes voient cela comme si on n'appréciait pas l'opportunité qui nous est offerte d'être présent à ce moment-là, mais il est parfaitement impossible de jouer tous les concerts du monde. C'est très embêtant pour moi car je me sens toujours vraiment honoré de me voir proposer toutes ces occasions de concerts à jouer, mais je dois faire des choix, peu importe le projet. Ceci dit, cela ne pose pas d'autres problèmes à part le fait que je dois répéter de mon côté pour être performant.

A quel point est-ce différent de jouer avec Whitesnake, Cher ou Trans Siberian Orchestra ?

Déjà, ils sont tous très différents, bien sûr. Chaque concert a ses avantages et ses inconvénients, faire partie de l'industrie musicale, c'est réussir à se focaliser uniquement sur les avantages, ce qui est cool dans chaque situation. Je pense qu'il est assez aisé de se laisser tirer vers le bas et d'être négatif dans ce milieu, donc c'est vraiment important de se concentrer sur les points positifs pour rester motivé et pour motiver les autres personnes autour de soi.

Changeons de registre si tu le veux bien, je voudrais savoir quelle est la meilleure et la pire question que tu aies jamais eue en interview ?

Oh bon sang ! ( rires ) Je ne sais pas si je peux vraiment le dire... ( il réfléchit ) J'apprécie toute forme de support surtout lorsqu'il s'agit de parler de la musique sur laquelle je travaille et dont je suis fier et donc, en ce sens, toutes les interviews restent un plaisir pour moi. Mais... Si je dois donner une réponse, alors je dirais que la question que j'aime le moins ce serait « quelle est la chanson que tu préfères jouer avec Whitesnake ? » car en tant que guitariste du groupe, je suis heureux d'être là et je n'ai pas envie de faire un choix parmi toutes ces chansons. J'aime jouer chacune d'entre elles et je les aime toutes de toute façon !

Si tu avais le choix de jouer avec un groupe que tu adores pour un concert, lequel serait-ce et pourquoi ?

Encore une question difficile ! Hmm... Ce serait peut-être trop grand pour moi, mais je dirais AC/DC en tant que guitariste rythmique si possible et laisser Angus ( Young, ndlr ) faire ce pour quoi il est si doué. Il fait vraiment partie de mes plus grandes inspirations en tant que guitariste depuis « Back in Black ».

As-tu un rêve d'enfant que tu n'aurais pas d'ores et déjà réalisé ?

J'aime à croire que je suis allé plus loin que ce que je n'avais espéré étant enfant... Je viens de la banlieue de Chicago et, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils n'encouragent pas le fait de rêver, là-bas. Ils te poussent plutôt à avoir une petite vie bien rangée avec un travail on ne peut plus normal, car c'est ce que tout le monde fait, plus ou moins. Au final, j'imagine que c'est la volonté de Dieu plutôt que de mon propre fait, car les choses peuvent toujours mal tourner, j'aurais pu être malade ou mourir donc... Je tente juste de faire du mieux que je peux. Le conseil que je donne le plus souvent aux gens c'est d'essayer d'être productif tous les jours. Il faut toujours se demander « est-ce que j'ai donné le meilleur de moi-même aujourd'hui ? », c'est réconfortant de se dire qu'on a tout donné. J'ai régulièrement des questions de la part de jeunes guitaristes telles que « comment réussir à trouver ma place dans la musique ? », ils sont ambitieux et pressés, je leur dis toujours de ralentir et de faire quelque chose de bon et de positif pour eux-mêmes.

Quand t'es-tu aperçu qu'avoir un travail et une vie normaux n'était pas fait pour toi, au final ?

Sûrement dès l'instant où j'ai eu une guitare dans les mains ( rires ) ! Mon professeur m'avait dit, à l'époque, que je devais jouer « Paranoid » de Black Sabbath, c'est la première chanson que j'ai apprise, le riff principal. Je répétais ce riff 4h par jour toute la semaine, c'était qu'une petite partie de la chanson ( il chante le passage ) et je ne jouais rien d'autre que ça ! ( rires ) Ca a probablement rendu mes parents complètement fous ( rires ).

Et à part la musique, qu'aimes-tu faire ?

Je suis un gars plutôt simple, j'aime regarder des films, regarder le sport, notamment le basketball : je suis un supporter des Chicago Bulls. Pour le baseball je supporte aussi les Chicago Cubs. Et... C'est à-peu-près tout... J'adore faire du sport aussi, j'essaye de m'entraîner tous les jours.

As-tu un dernier mot pour conclure notre entretien ?

Oui bien sûr, merci pour le soutien apporté, tous les gens qui téléchargent ou achètent notre musique ou se déplacent à nos concerts, vous m'aidez à vivre mon rêve !


Le site du groupe : https://fleshandblood.whitesnake.com/

Entretien par Aurélie P.Lawless




   

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