Deux ans après avoir enjaillé Petit Bain, nos monstres préférés sont de retour à Paris. Cette fois-ci, LORDI prend le contrôle de La Machine du Moulin Rouge, accompagné du groupe germanique ALMANAC et des rockeurs finlandais de FLESH ROXON.

Pour débuter la soirée, nous découvrons un quatuor original, originaire de Tempere en Finlande, qui officie dans ce qui semble être du Rockabilly, confirmé par la présence de cet énorme instrument à droite de la scène, communément appelé une contrebasse. C’est assez rare d’en voir une pendant un concert de Metal ou, du moins, un genre assimilé et c’est peut-être le seul rare élément qui marquera les esprits dans cette prestation. J’ai l’impression que les gars de FLESH ROXON ne sont pas trop à fond pendant ce court set de trente minutes. Il manque pas mal d’énergie pour apprécier le show dans son entièreté et il manque un peu de place sur scène pour accueillir le groupe correctement (merci le -merveilleux- backline de Lordi). La bande à Nicky Rothen (guitare/chant) semble être un peu à l’étroit dans l’espace restant qui ressemble plus à un couloir qu’autre chose. Ils essayent tant bien que mal de motiver leur public mais, de là où je suis, je n’ai pas l’impression que ça fonctionne. Je reverrais bien Flesh Roxon à l’occasion, pour ne pas rester sur cette mauvaise impression, car ils ont quand même un petit quelque chose qui pourrait les démarquer d’autres groupes.

Passons maintenant à quelque chose de plus dynamique. Pour ça, on part en Allemagne, à la rencontre du projet musical du guitariste Victor Smolski (ex-Rage), actuellement en promotion pour son dernier album, intitulé « Rush Of Death ». Autant vous dire qu’on commence à bien connaitre la scène Power Sympho germanique et ce n’est même pas étonnant d’avoir un set rempli de riffs électriques maitrisés et de blasts à tout va. ALMANAC nous propose un set un peu trop « parfait », dans le sens où j’ai la drôle d’impression que tout est contrôlé et que les musiciens n’arrivent pas à se lâcher vraiment. Pourtant, il règne une très bonne ambiance entre les musiciens, qui sont relativement communicatifs avec leur auditoire. On sera rapidement séduits par des lignes de basse bien présentes, accompagnées par la guitare enragée de Smolski, qui semble avoir une faim incessante de soli. Il nous faudra malheureusement attendre la fin du set pour pouvoir être un minimum transcendés par ce qui se passe sur scène, c’est un peu dommage.

Pour cette dernière partie de soirée, et après une interminable attente, les cinq musiciens de LORDI se présentent enfin sur une scène bien encombrée de décors et d’accessoires divers et variés. Ça me rappelle le tout premier live que j’ai vu, à l’Elysée Montmartre (2006), qui m’avait bien marquée. Ça faisait quelques années qu’ils n’avaient pas eu autant de décorations et ça fait bien plaisir à voir (même au Petit Bain en 2018, il n’y en avait pas autant !). Hella apparait derrière son clavier, cachée peu à peu dans une épaisse fumée rouge, en parallèle de Mana qui sera lui aussi en retrait derrière ses fûts, dans le coin opposé du plateau. C’est un drôle de plan de scène que nous avons là. En tous cas, il y a beaucoup de choses à regarder ce soir, et je ne parle pas seulement de ces costumes terrifiants et monstrueusement bien conçus par Mr Lordi en personne.
On peut voir quelques têtes de monstres accrochées aux murs, telles un tableau de chasse. Si on regarde bien, on peut vite s’apercevoir que ce sont les anciens modèles des masques des membres du groupe, incluant celui de la grand-mère un peu folle qui vient rendre visite au groupe systématiquement sur scène, au milieu du morceau « Granny’s Gone Crazy ». Fun fact qui peut rappeler le coté théâtral d’un certain Alice Cooper. Sans tarder, Amen-Ra (guitare) et Hiisi (basse) débarquent sur la scène avec leur bonne humeur et l’envie de tout détruire à coups de riffs, précédés de peu par Mr Lordi. Voilà, tout le monde est là, et on peut enfin profiter du concert dans de bonnes conditions. Nous serons d’ailleurs gâtés ce soir et nous aurons droit à un pit photos, ce qui est bien confortable pour tenter de prendre quelques clichés de cette prestation spectaculaire.

Les treize titres qu’on nous présente ce soir s’enchainent à vive allure, donnant seulement quelques instants de répit au maitre de cérémonie qui ne pourra pas s’empêcher de faire des blagues ou de raconter des bêtises à ses musiciens et/ou son public de fan déchainés, entre deux morceaux. Comme d’habitude, chacun des membres a le droit à son petit solo, et j’attendais avec impatience et curiosité celui de Hiisi, qui a intégré la formation depuis seulement quelques mois. C’est donc la première fois qu’il joue à Paris et, même si Ox nous manquera (surtout à moi), je dois avouer qu’il présente très bien. Mon inquiétude quant au changement de line-up envolée, me voilà une nouvelle fois ravie d’être présente à un show de LORDI. Le contenu de la set-list est complet et on aura évidemment le droit d’avoir les morceaux phares du groupe issus des albums précédents, entre autres « The Riff », « Blood Red Sandman », « Scare Force One », « Who’s Your Daddy ? » et bien sûr l’emblématique « Hard Rock Hallelujah » qui clôture la soirée en beauté. La formation finlandaise est là avant tout pour promouvoir son dernier album « Killection » qui est plutôt un concept album assez particulier ayant laissé certains de mes collègues chroniqueurs relativement songeurs. On en parle ici : http://ultrarock.free.fr/chroniques2020/lordi_20.htm
Une fois Amen-Ra sorti de son cercueil, il est l’heure du rappel avec « Devil Is A Loser » et « Would You Love A Monsterman ? », morceau dans lequel notre démon préféré ouvrira ses grandes ailes pour annoncer définitivement la fin de la prestation, qui était ma foi bien trop courte.

Pour résumer ce petit report, j’insiste sur le fait que j’ai passé une très bonne soirée, même si malheureusement les deux premiers groupes n’ont pas spécifiquement attiré mon attention. Merci à Cartel Concerts pour l’accréditation et à bientôt dans les salles obscures !

Keep The Faith !
Doro’

Les petits liens malins qui vont bien pour découvrir les groupes :
Flesh Roxon : https://www.facebook.com/fleshroxon/
Almanac : almanac.band
Lordi : www.lordi.fi