EXCEPT ONE
Interview réalisée par Doro', le 14 février, au Black Dog à Paris
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A l’occasion de la sortie de « BROKEN », le deuxième album du groupe francilien, EXCEPT ONE était de passage à Paris pour sa promotion. Nous avons eu l’occasion d’échanger quelques mots avec Estelle, Naty, Tim et Crypp pour en discuter. Nous avons également chroniqué l’album dans nos pages, juste ici : http://ultrarock.free.fr/chroniques2022/except_one_22.htm

Tout d’abord, bienvenue à bord ! (rires) Comment se passe cette journée promo ?

Estelle et Naty : Très bien merci !


Pour ceux qui ne vous connaissent pas, qui peut m’expliquer, en quelques mots, qui est EXCEPT ONE ?

Estelle : Il y a encore des gens qui ne nous connaissent pas (rires) ?

Naty : Moi c’est Naty batteur…

Tim : guitariste

Crypp : bassiste… et il en manque un !


Ah oui, c’est vrai ! Je m’en vais alors ! (rires) Mais avant je vais vous poser quelques questions. Que pouvez-vous me dire sur ce nouvel album qui vient de sortir et qui est assez ouf ?

Naty : Tu as tout dit ! (rires)

Tim : Le processus de création a été élaboré sur une période de plusieurs mois qui a été brutalement arrêtée pendant le début de la pandémie. A ce moment où tout a été en pause, ça nous a permis à nous aussi de nous poser, prendre du recul sur ce qu’on avait envie de faire avec cet album, ce qu’on voulait raconter et aussi faire le constat de ce qu’il se passait autour de nous. Ce qui nous a permis de nous rendre compte que le monde dans lequel on évoluait nous permettait de cacher des choses et la pandémie a fait exploser un tas de trucs autour de nous. Ça a fait ressortir des démons. On s’est nourris un peu de tout ça pour écrire et composer, et ça nous a permis de sortir beaucoup de choses qu’on avait sur le cœur, d’exorciser nos démons et aussi le fait qu’on soit confinés au moment de la création musicale, ça nous a fait travailler un peu différemment.
Le fait qu’on n’ait pas pu répéter ensemble avec nos instruments mais à distance, ça nous a permis de travailler beaucoup plus sur l’écriture que sur les parties instrumentales plus globalement. Ça a fait sortir des idées qui étaient un peu plus nouvelles pour le coup, on a pu travailler sur les arrangements, sur les ambiances, tout en gardant l’énergie qu’on avait déjà avant, en les sublimant grâce à un alliage sonore qui n’était pas encore vraiment exploitées dans les compos précédentes.


Pourquoi avoir choisi le titre « In Nomine » pour le clip et pas un autre ?

Estelle : C’est une chanson qui est assez complète. Elle a sa propre intro, son ambiance, son breakdown, son refrain… elle est assez massive. Je pense qu’elle est assez représentative du groupe et de l’album et ça a été aussi la première compo de « Broken » qu’on a gardée et on avait déjà des images et des idées pour en faire un clip dès le début. On avait déjà en tête une esthétique qu’on voulait mettre en place. Assez naturellement, la question ne s’est même pas posée, c’était « In Nomine » qu’on devait clipper et le faire comme il est là.

Au niveau des paroles, on a abordé le sujet de tout ce qui est société de consommation, qui est actuellement devenue une espèce de religion, c’est pour ça qu’on a fait un parallèle avec la religion chrétienne, et donc oui le chiwawa est clairement ce genre de chien et on ne s’y attend pas forcément dans un clip de Metal. C’est aussi ça qui est intéressant.

Tim : C’est un cerbère satanique (rires)

Naty : Au début on voulait des rottweilers…

Crypp : …mais c’est trop dangereux et trop classique. Finalement, on s’est dit qu’après avoir choisi le chiwawa, on se demande si on n’aurait pas dû revenir sur les rottweilers (rires).

On a eu des figurants qui ont travaillé avec nous qui ont super bien joué le jeu. On a travaillé avec CHS Prod, avec qui on avait fait les clips de « Monster » et « Nothing ». On avait beaucoup d’idées sur ce clip, on s’est beaucoup plus investi dedans, dans notre musique et dans cet album. Avec l’aide de Brice Hincker on a réussi à faire ce clip qui est très bien accueilli et on est content car les gens ressentent ce qu’on transmet dans notre musique.


C’est vrai ! Je ne peux qu’approuver. Après, je n’ai pas un regard très objectif non plus.

Crypp : Oui c’est vrai qu’en tant que photographe, ça fait cliché… (rires)


On parlait du clip mais on peut aussi parler de ce qui est visuel, notamment la pochette de l’album qui, je crois de sources sûres, a été faite par toi, Estelle.

Estelle : Tout à fait. On voulait garder notre musique qu’on a fait évoluer et enrichie, et garder ce côté où tout a été fait par le groupe lui-même. Les illustrations de l’album sont des peintures, des toiles que j’ai faites. Pendant le premier confinement on a eu du temps pour travailler sur la musique mais j’ai aussi eu du temps pour reprendre mes pinceaux. Il y a eu cette volonté de garder cet esprit « famille » dans la conception de cet album, contrairement à « Fallen » sur lequel on avait travaillé avec un artiste-peintre extérieur au groupe.
Du coup, j’ai produit pas mal de choses pendant le premier confinement et, certaines peintures, je les avais déjà bien en tête pendant la composition des morceaux. Quand les garçons les ont vues, ils ont choisi exactement celles que je pensais être pour « Broken ». On a vraiment gardé cette unité pour créer un univers cohérent sur tous les aspects.


C’est donc autoproduit de A à Z.

Estelle : Oui complètement. Tout est fait à la maison.

Tim : Avec « Broken », c’est la première fois qu’on accompagne le CD avec un livret où il y a toutes les paroles, où on retrouve les peintures d’Estelle qui illustrent chaque morceau. Ça donne quelque chose de très immersif en plus d’avoir un simple objet dans les mains.

Crypp : Pour appuyer sur cette idée d’unité, on a maintenant un design unique qui représente Except One. Tu peux le voir en avatar sur la page Facebook et Instagram du groupe. Il a également été fait par Estelle et ça reprend vraiment tout l’univers du groupe en un symbole.


C’est cool tout ça ! Ça me parle beaucoup. Mais ça n’empêche pas que je voulais aller à votre concert qui a malheureusement été annulé.

Estelle : Nous aussi on voulait y aller ! (rires)


Y en a-t-il un de prévu plus tard ? ou plusieurs même ?

Estelle : Pour le moment on y travaille. La situation est encore un peu floue. On n’a pas encore de date(s) à communiquer.


Vous allez faire quoi en attendant ?

Estelle : On va continuer de préparer le show. Tout a évolué mais le show aussi. On va proposer un show plus immersif, pour être plus cohérents avec tout ce qu’on a mis en place avant. On travaille énormément sur la prestation, avec un ingé son et un ingé lights, pour vraiment avoir une expérience visuelle sur scène qui va être plus entière.

Tim : Une expérience qui va plus coller à l’exigence qu’on a eue pendant l’enregistrement de « Broken ». C’est la première fois que le groupe passe par un directeur artistique qui nous a vraiment boostés.

On a eu beaucoup d’échanges avec lui pour qu’il arrive à s’imprégner, et qu’il puisse vraiment comprendre et intégrer notre univers pour que l’expérience scénique se rapproche le plus possible de ce qu’on souhaite raconter et il a aussi été très exigeant sur l’exécution des instruments sur l’album. Ça nous a demandé beaucoup de travail et de remise en question pour nous faire progresser et c’est quelque chose qu’on a envie de retranscrire. C’est pour ça que, comme disait Estelle, qu’on a une démarche beaucoup plus exigeante pour préparer le show et le présenter.

Crypp : On va avoir beaucoup de contenus qui vont arriver sur nos réseaux, il faut nous suivre sur Facebook et Instagram ! Il va y avoir de l’actualité régulièrement.


En attendant le retour à la normale des live, quel serait votre meilleur souvenir en live, sur scène ?

Naty : Il y en a plein. Notamment pendant la tournée européenne, comme tu le sais, qui a été une expérience incroyable. C’était incroyable de partager l’affiche avec des groupes étrangers, dans des pays étrangers. Je n’ai pas vraiment de souvenirs précis sur un live, c’est plutôt la globalité en fait.

Estelle : Il y a eu le Nantes Metal Fest aussi et le Brinc de Zinc (Chambéry). Pour moi ce sont ces deux dates qui m’ont le plus marquée. Au Nantes Metal Fest le public était ultra réactif.

Tim : C’était la bagarre. On était très bien placés sur l’affiche, le public était à fond !

Estelle : On était juste avant la tête d’affiche, au Ferrailleur, super belle salle, sold-out, un public chaud-patate et des bonnes conditions. Le Brinc de Zinc est plus petit mais il y avait beaucoup de monde. On a eu un seul pogo mais qui a duré 50 minutes ! Il y a des gens qui ne sont jamais arrêtés, même pendant qu’on parlait entre les chansons, on n’a pas compris (rires). En fait toutes ces dates là où tu as le public qui est très présent, très énergique, qui reçoit tout ce que tu lui donnes et qui te le rend à minima à hauteur, voire plus ! Perso, ce sont mes dates préférées où cet échange d’énergie nous booste à mort. C’est pour ça que je retiens ces deux dates là dans les dernières qui étaient assez impressionnantes de ce côté-là.

Tim : Tu es aussi bien placée pour savoir qu’on a ouvert pour Lacuna Coil. C’est quand même assez cool de pouvoir ouvrir pour un groupe d’une telle envergure, c’est quelque chose qu’on retient (rires).


Ça ne donne pas certaines appréhensions justement d’ouvrir pour des gros groupes comme ça ?

Estelle : Pour Lacuna Coil oui clairement ! (rires). Cette date était déjà annoncée sold-out avant même qu’on communique dessus, donc on savait qu’il n’y aurait personne pour nous. Donc tu arrives devant le public d’un groupe qui a une énorme renommée monstrueuse, ce sont des darons dans le milieu (rires).

Crypp : C’est le genre de groupes qu’on a connu étant jeunes, où on n’était même pas encore artistes, et partager la scène avec eux c’est un rêve ! On a eu l’occasion de partager des scènes avec Hatesphere aussi. Partager des concerts avec des groupes comme ça, c’est impressionnant.


Et si vous n’aviez pas été musiciens, vous auriez fait quoi ?

Naty : Moi du tricot !

Estelle : Hey ! C’est ma réponse ça ! Tu me dois des droits là !

Naty : J’en étais sûr ! (rires)

Estelle : Le tricot c’est moi t’exagères !

Naty : Vas-y, on fait un concours !


Il faut tricoter un pull Except One pour l’hiver !

Crypp : Evite de dire ça, y en a qui vont le demander ! (rires)

Estelle : Sans grande originalité, je pense que j’aurais travaillé dans un métier d’illustration mais du coup j’en fais déjà un peu donc finalement…

Crypp : D’ailleurs on peut te suivre sur les réseaux Instagram et Facebook…

Estelle : Oui en effet, j’ai enfin lancé mes pages sur ces réseaux. (Go découvrir IRE Artwork sur https://www.facebook.com/ire.artw0rk et https://www.instagram.com/ire_artwork/ ).

Je suis quelqu’un de très timide là-dessus, je l’ai fait donc déjà c’est bien ! (rires). Tout ce qui est artistique et créatif… C’est tout ce qui est art pictural mon medium à la base. J’ai commencé la musique très jeune aussi mais s’il n’y a plus l’un, il reste l’autre !

Tim : Pour moi c’est très compliqué comme question car j’ai toujours voulu faire que de la musique depuis tout petit. Je pense que j’aurais fait des arts martiaux. J’en faisais quand j’étais petit, j’étais très impliqué là-dedans, mais tout le côté cascadeur en fait, pour les films.

Crypp : Je pense que j’aurais fait de l’aviation. Peut-être même de la voltige ou pilote de chasse. C’est un secteur que j’adore, l’aviation. Un de mes rêves, c’est d’avoir ma licence et d’avoir un zinc assez grand, de parcourir le monde ou de faire les Caraïbes, pour rencontrer des gens différents, des îles... C’est vraiment le coté d’emmener des denrées quelque part, de vivre au gré du vent…


Et du prix de l’essence aussi (rires)

Naty : Et du gasoil, du kérozène… (rires)

Estelle : Tu serais un aventurier en fait !

Crypp : Ca me plait bien le fait d’apporter des vivres aux gens, d’apporter du courrier…


Oui comme un facteur en fait (rires)

Crypp (rires) : Oui avec un hydravion !

Estelle : Ce serait plutôt de l’humanitaire en fait.

Naty : Alors que moi j’en ai aucune idée. Procureur peut-être (rires). En fait comme je suis grand amateur de ciné, j’aurais peut-être fait des études là-dedans. Pas acteur parce que j’aurais été nul, mais plutôt être derrière la caméra, ou faire des trucs comme ça.


A propos de films, quel est le dernier que vous avez vu ? Ou la dernière série qui vous a marqués ?

Estelle : Ma dernière série que j’ai commencée mais pas encore terminée c’est Vanda Vision.

Naty : Moi c’est Arcane.

Estelle : Au ciné j’ai vu le dernier Spiderman. Pour le fan service il est cool.

Crypp : Je l’ai adoré ! Il était excellent !


Si « Broken » était une BO de film ou de série, ce serait quoi ?

Estelle : Je ne sais pas si tu connais Mike Flanagan mais il a fait beaucoup de films d’horreur et de suspense, mais on n’est pas dans le slasher. Ce qui l’a fait un peu plus connaitre c’est The Haunting of Hill House sur Netflix. Je verrais bien quelque chose comme ça d’assez angoissant et prenant mais en même temps qui fait réfléchir, avec une vraie profondeur des personnages et de l’histoire, avec des beaux plans séquences, et que ce ne soit pas de la surenchère.

Tim : Le contenu de « Broken » n’est pas vraiment moralisateur sur ce qui ne va pas dans le monde, c’est quelque chose de plus profond et de plus construit. Il sort des clichés et essaye d’amener autre chose que le côté cliché du Metal. Son écriture sort un peu des sentiers battus, il faudrait qu’il illustre un film de ce genre.

Naty : Je suis assez d’accord là-dessus. Ce serait intéressant qu’il soit la BO d’un thriller un peu intelligent et psychologique. Même si c’est dans l’horreur, il ne faudrait pas que ce soit quelque chose de gore gratuit et un peu bête. Ça ne doit pas être quelque chose de trop cliché ou mainstream, on essaye de naviguer entre différents styles pour avoir quelque chose d’intelligent, où tout le monde peut se retrouver un peu dedans, en fait.

Tim : Je suis très fan de musique de films et c’est aussi ça qui contribue à cette atmosphère et ces arrangements. Je pense justement qu’un morceau comme « Broken », l’interlude de l’album, a été pensé comme une musique de film. Même si le morceau fait un peu un parallèle avec ce qu’on a ressenti sur le moment, c’est une pause pour essayer de digérer la violence qui se passe autour de nous à ce moment-là. Du coup, il y a un côté assez contemplatif et assez tendu.


Merci encore pour avoir pris le temps de répondre à mes questions. Je vous laisse le mot de la fin pour terminer cette interview !

Estelle : Venez nombreux écouter l’album ! Si vous aimez, partagez, si vous n’aimez pas, partagez quand même ! On ne sait jamais, sur un malentendu… (rires). Venez aux concerts et supportez votre scène locale ! Revenez qu’on se foute un peu sur la gueule ! (rires)


Doro'


 

 
 
 
 

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